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L’autre match – L’édito de Patrice Chabanet

La Coupe du monde de football est plus qu’une épreuve sportive, en particulier pour le pays organisateur. C’est le match dans le match. Ainsi, pendant un mois, des milliards de téléspectateurs auront le regard rivé sur la Russie, et pas seulement sur les stades. L’occasion de modifier ou d’améliorer une image pas toujours valorisante : la guerre avec l’Ukraine et l’annexion de la Crimée sont encore dans toutes les mémoires. On peut faire confiance au régime autoritaire de Vladimir Poutine pour mettre au pas les hooligans russes. Ils avaient montré leur « savoir-faire » à Marseille, en 2016, en marge d’un match Angleterre-Russie. A côté, les ultras du PSG passent pour d’aimables agitateurs.
La maîtrise de l’ordre est une chose, l’assurance de la réussite en est une autre. L’objectif du maître du Kremlin n’est pas seulement de présenter à la Terre entière les capacités d’organisation des autorités sportives russes. Il est d’aller le plus loin possible dans la compétition. Or, selon les spécialistes, la Russie n’est pas assurée de franchir le premier tour. Le football est, qu’on le veuille ou non, le sport de référence au niveau planétaire. Sans parler de l’impact sur la population qui se sentirait frustrée, sans la présence de son équipe dans les phases les plus palpitantes de la compétition. En écrasant hier l’Arabie saoudite par 5 à 0, le Onze russe semble vouloir écarter d’emblée tout risque d’une sortie prématurée de la Coupe.

Le football est devenu l’une des cartes de visite des grandes nations. Ce n’est pas tout à fait un hasard si la première puissance économique de l’Europe, l’Allemagne, abrite la Mannschaft, une valeur sûre du ballon rond. La Russie qui tente de retrouver une forme de leadership entend le manifester aussi sur les terrains de football. Même les Etats-Unis, plus à l’aise dans d’autres sports, viennent d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde en 2026. Une nouvelle preuve que le ballon rond dribble entre sport et communication politique.

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