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Laurent Thévenez, taxidermiste : un métier, une passion

Chez les Thévenez, on est taxidermiste de père en fils.

Chez Thévenez à Ormoy-sur-Aube, on est taxidermiste de père en fils depuis quatre générations. Et bientôt cinq car son fils veut reprendre l’activité. Gros plan sur un métier que l’on ne peut faire que par passion.

Depuis quand Laurent Thévenez est-il taxidermiste ? « Depuis toujours », sourit-il dans son atelier situé à Ormoy-sur-Aube. Une manière de dire qu’il est tombé dedans quand il était petit. Il a grandi dans la taxidermie car son père faisait ce métier. Chez les Thévenez, on est taxidermiste de père en fils depuis quatre générations. Et bientôt cinq. Car l’un des fils de Laurent Thévenez veut reprendre l’activité tandis que son autre fils, « le grand », reste lui aussi dans le domaine car il se lance dans la fabrication de « mannequins en mousse de polyuréthane » pour la taxidermie.

Chasse et taxidermie sont liées. Mais passion des animaux aussi. Certains ne veulent pas l’entendre mais Laurent Thévenez, faisant fi des critiques ou allégations, le dit haut et fort : « j’aime les animaux. J’aime les voir ». Pour lui, les naturaliser, avec le plus de soin possible, est une manière de leur rendre hommage.

Reproduire avec la plus grande précision l’apparence

Entrer dans l’atelier de Laurent Thévenez, c’est pousser la porte d’une caverne d’Alibaba dédiée au gibier de nos forêts mais pas seulement. Certaines espèces exotiques venues d’Afrique ornent ces espaces où Laurent Thévenez installe ses réalisations une fois terminées. Le saviez-vous ? Il faut compter un an entre l’arrivée de la peau et du crâne de l’animal, ou de sa dépouille, et la fin de sa naturalisation. Laurent Thévenez nous décrit les différentes étapes avec ce mannequin en mousse dure qu’il faut sculpter pour reproduire avec la plus grande précision possible l’aspect de la tête de l’animal quand il s’agit d’un trophée ou parfois de toute la bête.

D’une manière générale, le taxidermiste ne cesse de rappeler aux chasseurs qu’ils doivent amener « l’animal » le plus tôt possible. Laurent Thévenez va lui-même en Afrique chercher les peaux et les crânes, pour les préparer, « la peau est salée et séchée » avant d’être transportée. Puis, les peaux partent chez le tanneur « en Belgique », tandis que « les yeux » viennent des Etats-Unis. « Dommage que plus rien ne soit fabriqué ici en France », regrette Laurent Thévenez. Il a eu à naturaliser de belles bêtes comme un très gros ours d’Alaska ou cet impressionnant élan du Cap de près d’une tonne. Laurent Thévenez travaille bien sûr avec les chasseurs du coin, « un jeune qui veut conserver le trophée de son premier sanglier ou des chasseurs qui tirent une très grosse bête », dit-il montant la tête d’un sanglier qui devait peser pas moins de 160 kg. Il est désormais interdit de naturaliser des bêtes mortes accidentellement. Côté animaux de compagnie, Laurent Thévenez confirme avoir des demandes auxquelles il donne très rarement suite.

C. C.

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