Laura Maujean a de l’or dans le cœur et dans les doigts

Laura Maujean est une jeune art thérapeute de 26 ans. Originaire de Rouvroy, la jeune femme propose d’utiliser ses mains pour aller mieux. Aide-soignante de métier, elle le sait, la pratique artistique calme bien des maux.

Laura Maujean, telle Catherine dans “Jules et Jim”, ne parvient pas à choisir entre sa passion pour l’art et son appétence pour la psychologie. Elle fera donc les deux, études d’arts plastiques à Metz et cursus psycho à Reims. On lui répète que les deux disciplines n’ont rien à voir, mais elle le sait, les deux sont liées. Il y a deux ans, Laura Maujean entend parler d’art thérapie, et c’est le déclic. Elle contacte une art thérapeute à Chaumont qui accepte de lui partager son parcours, et la jeune femme se lance cet été avec l’aide de Pôle emploi pour créer son entreprise. Devenue entre-temps aide-soignante, Laura Maujean a pu appliquer ses méthodes, notamment auprès de personnes âgées atteintes d’Alzheimer : «C’est tellement gratifiant. Un monsieur, qui d’ordinaire ne tient pas en place, a passé trois heures sur sa peinture et calmé son anxiété. Les malades peuvent faire plein de choses et rester concentrés. De plus, travailler avec les doigts, toucher et sentir la peinture leur rappelle des souvenirs d’enfance», confie Laura Maujean. Ces bénéfices ne sont pas applicables qu’aux personnes âgées et/ou malades, mais bien plus largement, à tous types de ressntis d’angoisse ou déficits de l’attention, pour tous les âges. La jeune art thérapeute le soutient néanmoins, les travaux qu’elle propose ne remplacent pas un suivi psychologique, mais peuvent devenir une précieuse béquille au quotidien.

Frida Khalo, veste en jean’s et boîte à tout

Les ateliers proposés sont diversifiés : création d’objets d’art sur bois, verre ou miroir. «Graver, quel que soit le matériau utilisé, permet d’exprimer, par le dessin ou les mots, ce qu’on n’arrive pas à dire. Par exemple, graver une boîte en bois, et y déposer ce qu’on veut ou ne veut plus. Symboliquement, c’est une libération de soi», détaille Laura Maujean. Egalement, on utilise la fripe et on la réinvente par la peinture. Arborer un portrait de Frida Khalo sur sa veste est une manière douce de revendiquer des valeurs qui nous définissent, de l’intérieur vers l’extérieur. Les ateliers peuvent être individuels, ou tenus en groupe : «En amont, j’échange avec les participants. Pas de niveau requis en dessin, je les guide dans leur projet de création. Le but n’est pas de réaliser une œuvre d’art, mais de s’exprimer, montrer sa confiance en soi, se vider l’esprit. Se dire qu’on est capable de faire : tout est beau quand c’est fait main et avec le cœur», confie l’art thérapeute. 

Des ateliers variés pour tous publics

Laura Maujean anime des ateliers au sein de l’association Le Schmilblik à Chaumont, mais peut aussi se déplacer à la demande. Peinture, gravure, photographie, maquillage artistique ou encore création de bijoux au programme. Laura Maujean peut aussi vous accompagner pour retaper de vieux meubles et leur donner une “gueule” semblable à aucune autre si votre soif d’expression passe par votre intérieur. Laura Maujean peut également créer sur mesure, et permettre une personnification unique d’objets qui tiennent à cœur. Les matériaux sont fournis durant l’atelier. L’entreprise Lorellart telle que nommée est champ des possibles pour soi, pour les autres, pour aller mieux. D’autant que Laura Maujean est d’ores et déjà, par son goût des autres, une œuvre d’art à elle toute seule. 

Elise Sylvestre