L’association du Clos Dormoy, que trépasse si je faiblis
L’association de sauvegarde du Clos Dormoy a tenu vendredi 19 avril sa dernière assemblée générale. L’occasion de faire le point sur la mobilisation, intacte malgré un présumé gel des procédures.
Le Clos Dormoy, secoué par une annonce de construction « massive » de logement par Chaumont Habitat, se bat pour conserver son espace vert, et sa tranquillité. Le projet Mistral, qui devait voir la construction de six immeubles de six logements dans le quartier, est toujours en cours, malgré le mouvement d’opposition des habitants. Le permis de construire devait être déposé en mai 2022 pour un début des travaux redouté début 2023. Il s’agirait d’immeubles de deux étages avec, pour chaque groupe de trois bâtiments, une cour privative. Un espace jeux réservé à l’arrière de l’ensemble pour tous les habitants du quartier fait aussi partie du projet. A ce jours, statu quo, après deux recours auprès du tribunal administratif : pas de permis, pas de nouvelles, mais les militants sont convaincus de leur bon droit.
Pétition aux centaines de signatures
L’association a été déboutée, après un premier recours auprès du tribunal administratif, aucun permis de construire ni appel d’offre, malgré les annonces, n’ayant été déposé par Chaumont Habitat. Second recours : l’annonce de la Ville du déclassement de la zone. Or, le terrain du Clos Dormoy est bel et bien occupé par les résidents et autres aires de jeux pour les enfants. Rien d’une friche. Procédure en cours. « On ne peut pas théoriquement, être déboutés, mais on attend la fin de l’instruction », affirme Pierre Rivage, secrétaire de l’association. « La mairie a revendiqué une récupération publique du terrain mais à des fins privées, ça ne colle pas ». Le quartier est visiblement très recherché, d’où la tentative de récupération selon le conseil d’administration. A ce jour, les courriers adressés à la Ville resteraient sans réponse, et le permis de construire, demandé par cette dernière en décembre 2023, n’est toujours pas instruit.
Elise Sylvestre
Anti-social ? Pas du tout
L’association de défense du Clos Dormoy a peur d’être taxée d’entre-soi, d’être considérée opposée à la mixité sociale. Faux, répond-elle. Ces parcelles achetées dans les années 1976 pour bâtir un lotissement avaient vocation à protéger les espaces verts locaux, et l’aire de jeux. L’association ne se bat que pour leur préservation. « C’est un espace vert d’utilité publique. Pourquoi la Ville voudrait-elle aller contre ça ? C’est aller contre les pseudo-principes municipaux énoncés », revendique l’association. La volonté de dialogue ne serait pas réciproque, aucune réponse de la Ville n’aurait été à ce jour été fournie malgré les sollicitations. La Ville n’a pas répondu non plus aux nôtres sur le sujet.