L’art de la politique – L’édito de Christophe Bonnefoy
La vie n’est pas un roman. On n’en dessine pas les grandes lignes sur un clavier, comme si le futur était certain. On ne peut en écrire ni le déroulé exact, ni l’épilogue d’un simple copier-coller de son propre esprit. Dans un roman, on peut tout dire, tout faire croire. On romance. Mais ça n’est qu’un livre…
On connaît les velléités littéraires de Marlène Schiappa. On adhère ou pas au style, mais pour le coup, elle seule décide de glisser dans sa prose ses vérités, ses interprétations, ses contre-vérités, ce qui l’arrange… C’est tout l’art et la liberté de l’auteur.
La politique, c’est différent ! Et dans l’affaire émergente du Fonds Marianne, il n’est pas du tout certain que la désormais secrétaire d’Etat – elle était ministre déléguée à la Citoyenneté au moment de la création de ce fonds – décroche ce qu’on pourrait appeler un Goncourt de la crédibilité. Auditionnée par la commission d’enquête du Sénat, elle n’a semble-t-il pas convaincu ceux qui l’ont écoutée, en la bousculant parfois.
Pour faire simple, l’organisation et la gestion de ce fonds de lutte contre le séparatisme ont pour le moins été enrobées de bizarreries. Marlène Schiappa assume. Politiquement seulement. Pour le reste, la très grande faute reviendrait à son Administration de l’époque. On a déjà connu le « responsable, mais pas coupable », en d’autres temps.
Après les sorties très médiatiques, en pure communicante pourrait-on dire, puis la très peu appréciée – par sa Première ministre notamment – apparition dans Playboy, Marlène Schiappa ne fait pas ou plus l’unanimité au sein du gouvernement. Elle deviendrait encombrante sans le vouloir ? Il se dit qu’elle pourrait faire les frais d’un prochain remaniement. Il se dit…