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L’Appel du 18 juin ou le

Des « rencontres » gaulliennes qui en appellent d’autres.

A l’occasion des commémorations de l’Appel du 18 juin 1940, le Mémorial organisait samedi une table ronde en compagnie des historiens Frédérique Neau-Dufour et Frédéric Fogacci. Récit de cette « rencontre gaullienne » qui en appelle d’autres.

Animée par Arnaud Teyssier, président du conseil scientifique de la Fondation Charles de Gaulle, la table ronde intitulée « Refuser l’effondrement. Le 18 juin 1940 du général et de madame de Gaulle » revenait sur les fondements du renoncement à la défaite exprimé par le Général depuis le micro de la BBC à Londres.

Elle a confronté pour cela deux approches complémentaires. Celle de Frédéric Fogacci, directeur des études et de la recherche à la Fondation Charles de Gaulle qui démontre la préparation politique de ce moment. Frédérique Neau-Dufour, autrice d’une biographie d’Yvonne de Gaulle et de l’ouvrage  » De Gaulle aime l’Est », explique, pour sa part, que l’Appel s’inscrit dans la continuité de son comportement d’homme privé.

« L’Appel est avant tout une analyse de la situation militaire. C’est un message d’espoir rationnel et construit visant à rendre à la Nation une raison de se battre », commence Frédéric Fogacci. Il détaille alors les actes accomplis successivement par le militaire, le penseur, et l’homme politique. Ce refus de la défaite s’incarne dans un premier discours prononcé le 2 juin 1940 après le repli complet de l’armée anglaise alliée. Invité au ministère de la guerre par le Président du Conseil Paul Reynaud, De Gaulle lui exprime un premier refus de la défaite, puis un second par courrier daté du 3 juin.

Sauver sa famille, et sauver la France

Ces courriers et discours politiques, Frédérique Neau-Dufour les confronte à la correspondance privée de Charles de Gaulle adressée à sa femme Yvonne, qui est aussi sa confidente. Ces échanges font manifestement écho à l’Appel du 18 juin : il faut sauver sa famille, et sauver la France.  Pourtant ce chemin vers la genèse de la France Libre, il l’effectuera seul. « Quand il part en Angleterre, les dés sont jetés, mais sa famille ignore tout », explique l’historienne. Si Yvonne de Gaulle prend un bateau vers la Grande Bretagne, c’est avant tout par instinct de survie. Alors, dans le bateau, elle n’entend pas le discours qui devient l’un des plus célèbres de l’Histoire.

Cette rencontre fructueuse entre deux approches complémentaires a été écoutée attentivement par environ vingt-cinq personnes. Nul doute que cette table ronde prépare les futurs « entretiens gaulliens » annoncés le matin même par  Arnaud Teyssier et Hervé Gaymard -président de la Fondation Charles de Gaulle.

 Solène Clausse

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