L’annonce d’annonces – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’exécutif marche sur des œufs. Jean Castex en a sûrement assez, de l’effet boomerang que ne manquent pas de provoquer des annonces trop hâtives et considérées comme définitives. Non seulement elles alimentent la colère des Français, mais elles finissent par ne plus apparaître crédibles. Autrement dit, plus personne ne croit le jeudi à 19 h ce qui a été annoncé une heure avant.
Le Premier ministre a donc préféré, hier soir, distiller quelques mesurettes qui n’auront, à vrai dire, pas de grande conséquence à très court terme. Il a, tout de même, apporté avec lui sa petite fiole de potion porteuse de minces espoirs. Histoire de faire patienter. Histoire, surtout, de ne pas voir la cocotte exploser. En fait, il a d’une certaine manière annoncé… ce qu’il pourrait annoncer dans quelques jours. Il a esquissé ce qui est prévu – en tout cas discuté au sein du gouvernement – en matière d’allègement des restrictions. Mais en n’oubliant jamais d’ajouter que cet allègement n’interviendra que si la situation sanitaire le permet. Chat échaudé…
La mi-mai commence à ressembler à une sorte de libération pour les clients de bars, les restaurateurs, les organisateurs de spectacles ou encore les fameux commerces dits non essentiels. Mais une libération conditionnelle, cela va sans dire. Conditionnée à notre sens des responsabilités.
Reste qu’il est plutôt agréable de s’entendre évoquer la possibilité de pouvoir enfin, à nouveau, prendre son petit café en terrasse. Voilà qui change de la sempiternelle litanie des interdictions. Même si rien n’est encore gagné. Evidemment.