L’année 1944 en Haute-Marne : du 1 au 7 mars 1944
Elle a échappé à la répression qui frappait la Résistance d’obédience communiste en Saône-et-Loire. C’est au vert, à Orbigny-au-Val, où elle a obtenu un poste d’institutrice, qu’Yvette Gaudillot est venue se faire oublier en 1943. Mais la police allemande ne l’a jamais lâchée : le 4 mars 1944, la jeune enseignante de 22 ans est arrêtée. Son destin : la déportation (à Ravensbrück). Même sort pour le cheminot chaumontais Marius Lambert, arrêté le même jour. Mais lui ne reviendra jamais.
Juive, Germaine David, née à Fayl-Billot, est transportée à Auschwitz le 7 mars 1944. Un voyage qui, pour elle, signifie la mort. Raymond Bonnet, lui aussi, ne retrouvera pas la Haute-Marne. Né à Pouilly-sur-Meuse (et non en Moselle comme on l’a longtemps pensé), il avait été interpellé début 1942 par les gendarmes à la suite d’une distribution de tracts à Froncles. Condamné par la justice française à Dijon, il avait été déporté à Buchenwald. Mais c’est à Dora qu’il est décédé, le 2 mars 1944.
Deux frères dans les Glières
Dans les Glières (Haute-Savoie), quelques Haut-Marnais se battent au sein du maquis attaqué par les forces de l’ordre françaises. Parmi eux, deux frères : André et Jean Bedet, de Vecqueville. Ce sont des héros, dont le père est mort à Auschwitz. « Maquisard de juin 1943, combattant des Glières, [il] n’a consenti à se replier qu’après avoir épuisé le dernier chargeur de son fusil mitrailleur », dira la citation à l’ordre de la brigade décernée à André Bedet. Son frère cadet a été pris sur le plateau. Mais il parviendra à s’évader, ultérieurement, du train qui l’emmenait en Allemagne.
L. F.