Langres : triple succès pour l’exposition Girault de Prangey
Exposition événement de 2020 et de 2021, “Mille et un Orients – Les grands voyages de Girault de Prangey” a attiré plus de 8 500 visiteurs. Retour sur cette exposition qui affiche un excellent bilan culturel, scientifique et de notoriété pour la ville.
Il est des personnages qui, on le sait, sont de véritables “têtes d’affiche”. Joseph-Philibert Girault de Prangey est de ceux-là. L’exposition “Mille et un Orients – Les grands voyages de Girault de Prangey” a eu lieu du 1er juillet au 29 octobre 2020, puis du 17 juillet au 30 septembre 2021. Soit six mois et demi au lieu des cinq prévus. « La pandémie a bousculé les dates et cela nous a amenés à présenter cette exposition sur deux saisons. Finalement, on arrive à un bilan de fréquentation de 8 514 entrées. »
Un chiffre imposant qui, une fois analysé, apporte une consistance supplémentaire à ce bilan. En effet, sur l’année 2020, « on a compté 5 392 entrées, dont 50 % sont Haut-Marnais. L’autre moitié est composée à 44 % de Français venus d’autres départements, parfois très éloignés de la Haute-Marne ; et à 6 % de touristes étrangers. En 2020, les visiteurs étrangers venaient de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Angleterre et de Suisse. En 2021, nous enregistrons 3 122 entrées, dont 10 % de touristes étrangers », souligne Olivier Caumont, conservateur des musées de Langres.
Plus de 40 000 € de recettes directes
Ce décompte précis a été fait par les musées. Il permet d’avoir une idée claire de l’attractivité de l’exposition qui rejaillit forcément sur la ville de Langres. En effet, on peut d’ores et déjà entrevoir les retombées économiques locales.
Sur le seul musée, pour commencer. L’exposition a généré, sur 2020-2021, 40 975 € de recettes, billetterie et boutique confondues. Mais aussi sur la ville, puisque ce sont autant de clients potentiels pour ses restaurants, bars et commerces. Cette attractivité, Olivier Caumont l’explique bien évidemment par le panel d’animations et de médiations proposées par l’équipe des musées.
« Autour de l’exposition il y a eu 76 visites, 30 ateliers enfants ou adultes, cinq conférences et cinq week-ends événements. »
Olivier Caumont, conservateur des musées de Langres
« C’est la plus grosse couverture médiatique jamais actée pour Langres
»
Mais l’attractivité de l’événement tient également, selon le conservateur, à la couverture médiatique, quasiment inédite, générée.
« L’’exposition Girault de Prangey a généré 194 articles ou sujets traités tous médias confondus. C’est la plus grosse couverture médiatique jamais actée pour Langres. Cela nous a permis de toucher, selon le chiffre “Lectorat potentiel cumulé”, 68,9 millions de personnes. C’est un chiffre théorique, bien évidemment. Mais, même si 1 % de ce lectorat a lu ces papiers, cela représente près de 700 000 personnes qui ont situé la ville, le musée, l’exposition. »
Cet excellent bilan récompense le travail de l’équipe des musées et fait de l’exposition un outil de notoriété pour Langres.
Un pari gagnant qui met la barre haut pour l’événement 2022 qui, mettra en valeur un peintre contemporain : Pierre Gy.
Un bilan scientifique tout aussi important
Outre cet excellent bilan culturel, l’exposition langroise a également donné naissance à un catalogue extraordinaire. Les Musées de Langres n’ont pas été les seuls à se pencher sur Joseph-Philibert Girault de Prangey. En effet, trois institutions ont décidé travailler sur cet homme complexe. Le MET de New York, en 2019 –« travail auquel nous avons participé en prêtant des œuvres et en rédigeant un article dans leur catalogue », rappelle Olivier Caumont – ; ainsi que le musée d’Orsay de mai à juin 2021, qui a également permis une publication.
Des publications très étoffées mais essentiellement, ou presque, axées sur le grand photographe qu’était Girault de Prangey. Or, le catalogue langrois prend le sujet dans sa globalité. « Notre objectif scientifique est de montrer que Joseph-Philibert Girault de Prangey est une figure majeure de la photographie. Mais qu’il était aussi spécialiste de l’architecture orientale, dessinateur, aquarelliste, peintre, le mouleur, l’éditeur d’art, le botaniste. On a pu remettre dans l’ordre son processus de création artistique. Nous avons aussi découvert un peu plus qui était l’homme. Il a été élu maire de sa commune, il a été à l’origine de la création du musée de Langres auquel il a fait des dons. »
Un travail qui a ouvert des portes sur cette personnalité qui reste encore auréolée d‘une part de mystère qu’il faudra percer… un jour peut-être.
Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm.fr