Langres : les médecins généralistes apportent leur secours à l’hôpital
«On assiste à un démantèlement de l’hôpital.» Les médecins généralistes et hospitaliers, représentés par le Dr François Molli, ont décidé de faire entendre leur voix jeudi 2 décembre à 20 h 30 à la salle Jean-Favre. Leur inquiétude est à la hauteur des enjeux en cours.
La Conférence de santé qui s’est tenue mercredi 24 novembre à Chaumont avait prévu d’inviter les médecins généralistes. Ils avaient reçu, en bonne et due forme, l’invitation jusqu’à… ce qu’un autre mail les invites à rester dans leur cabinet. Autant dire que ce volte face a été modérément appréciée par les médecins généralistes. D’autant que l’administration ne cesse de dire qu’ils sont ô combien précieux pour le développement des hôpitaux. Un double discours qui pèse et qui certainement a conduit ces derniers à réagir en organisant se jeudi 2 décembre une réunion publique à 20 h 30, à la salle Jean-Favre.
«Les décisions qui sont prises pour l’hôpital ne vont pas dans le sens d’un maintien des services
Dr François Molli
Le Dr François Molli est la voix des médecins généralistes et hospitaliers qui se mobilisent. Ils veulent faire entendre leur voix dans un débat très ou trop administratif sans que l’on prenne en compte l’offre de soins sur le territoire. «Les décisions qui sont prises pour l’hôpital ne vont pas dans le sens d’un maintien des services. Nous sommes dans un désert médical. Nous travaillons déjà au-delà de nos capacités. Depuis peu, l’hôpital est également sous tension. Et on ne comprend pas les décisions prises», lance le Dr Molli. Alors, certes, les médecins généralistes ont été consultés depuis deux ans. «Mais il était question d’améliorer l’existant. Maintenant on nous présente trois scénarios sans nous demander notre avis», déclare François Molli.
«Acharnement administratif»
Ce dernier affirme que l’hôpital vit une période très perturbée au niveau de la gestion du personnel médical. «Plusieurs contrats de travail n’ont pas été renouvelés. On assiste à un acharnement administratif sur certains médecins. De plus, il y a du matériel qui doit être renouvelé et qui ne l’est pas. L’informatique est obsolète», énumère le médecin.
Pour ce représentant des généralistes et des hospitaliers, il ne fait aucun doute : «On assiste à un démantèlement de l’hôpital de Langres. Cela nous met hors de nous. Deux ans de concertation pour rien au final. Cela ressemble à ce qui s’est passé pour la maternité. C’est un scénario déjà vécu».
Mort médicale du Sud Haute-Marne
La crainte des médecins est de voir l’hôpital n’être que l’ombre de lui-même. «Ce serait un facteur aggravant qui ne favorisera pas l’installation de nouveaux médecins. Ce serait la mort médicale du Sud Haute-Marne», lance le Dr Molli.
Philippe Lagler