Langres : le plan Remparts veut retourner rond
Les élus municipaux ont validé un avenant étendant jusqu’à 2028 le plan Remparts, largement financé par l’Etat et les collectivités, pour six millions d’euros. Contestant les accusations d’avoir abandonné ce plan à la fin de sa mandature, le groupe de Sophie Delong s’est interrogé sur un surplus de 400 000 euros pour la maîtrise d’œuvre.
C’est un avenant important qui a été voté, jeudi 30 septembre au soir, par le conseil municipal. Les élus ont validé l’extension jusqu’à 2028 du plan Remparts, portant initialement sur la période 2019-2026. Pour rappel, ce plan, signé en décembre 2018 pour un montant de six millions d’euros hors taxes, prévoit la restauration globale du plus grand des joyaux de Langres, sa ceinture fortifiée qui est la plus longue d’Europe. Financé par l’Etat, la Région et le Département – chacun à hauteur de 1,5 million d’euros -, ainsi que par le GIP 52 (900 000 €), ce programme prévoit un reste à charge de 600 000 € pour la Ville de Langres. Il doit entrer en phase opérationnelle à partir de l’an prochain.
Les bons comptes, cependant, n’ont pas fait les bons amis, ce soir-là. Jean-Jacques Franc, pour le groupe “Notre parti c’est Langres”, s’est étonné d’un delta de 400 000 € entre le marché de maîtrise d’œuvre présenté l’an dernier et la somme de 889 940 €, qui figure à ce titre dans l’avenant présenté jeudi soir. Après recherche, le maire, Anne Cardinal et son adjoint, Nicolas Fuertes, ont convenu que cette différence n’était pas explicable : « Nous allons rechercher les sommes exactes et nous vous les indiquerons ».
Conflit de paternité
Sophie Delong, pour sa part, a profité de l’occasion pour dénoncer l’accusation qui lui a été faite d’avoir « abandonné » le plan Remparts dans les derniers mois de sa mandature précédente : « Lors du dernier conseil municipal, vous avez affirmé que le plan a été abandonné. Je conteste ! Quels sont les documents à l’appui de cette assertion ? » Nicolas Fuertes a alors expliqué que la convention originelle prévoyait deux comités de pilotage par an dès 2019, ce qui n’a pas été mis en place. « Mais les travaux n’étaient pas lancés, un comité de pilotage était inutile », a rétorqué l’ancien maire, un point contesté par Anne Cardinal et Nicolas Fuertes : « Nos partenaires comme la Drac, y compris publiquement, se sont étonnés. En novembre 2020, lors d’une visio, Mme Guillemy (Ndlr : alors vice-présidente à la Région Grand est) a proposé de repartir sur des bonnes bases pour que tout soit carré ! »
Au-delà de ce désaccord sur la nécessité ou de la réunion d’un comité de pilotage dès 2019, Sophie Delong et Jean-Jacques Franc ont rappelé que la crise sanitaire a évidemment ralenti les opérations, et surtout que la maîtrise d’œuvre avait été dûment préparée, signe de la poursuite d’un travail significatif autour du plan Remparts : « Malgré cela, et sitôt votre élection, vous n’avez eu qu’à signer le marché de maîtrise d’œuvre en août 2020 (Ndlr : un mois après l’entrée en fonction de la nouvelle municipalité ».
Reste, quelle que soit la résolution du conflit de la paternité de sa relance, que le plan Remparts est évidemment une excellente nouvelle pour la Ville. Sur ce point, chacun en a convenu : le vote unanime en témoigne.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr