Langres : dix ans au service des animaux
Les 4 Pattes au pays des 4 lacs fêtent leur 10 ans cette année. Un anniversaire important pour cette association langroise qui, aujourd’hui, commence à voir son travail de terrain reconnu.
« Je n’aurais jamais pensé qu’on serait là, dans ce refuge dix ans après. Je sais que cela n’a été possible que grâce à l’investissement des bénévoles et des familles d’accueil. » Marjorie Gauthier, présidente et fondatrice de l’association des 4 Pattes au pays des 4 lacs, en aura fait du chemin pour faire reconnaître le travail de terrain de la structure en faveur de la défense des animaux. Et le parcours n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. « J’ai toujours voulu avoir un refuge, encore faut-il y parvenir. » Mais Marjorie Gauthier est pugnace. « Au début, je nourrissais les chats errants avec mon mari. Nous avons nourri entre une dizaine et une cinquantaine de chats, aux Quartiers-Neufs. Cela variait beaucoup d’un mois à l’autre. Un jour, on m’a signalé un cas de maltraitance sur deux chiens et un chat dans un appartement aux Ouches. J’ai mis un mois pour pouvoir monter le dossier mais au final j’ai pu obtenir qu’ils soient retirer à leur propriétaire. Aujourd’hui ils ont tous les trois retrouvé un foyer et sont heureux. » Un souvenir difficile mais qui est à l’origine de la naissance des 4 Pattes. « Les gens ont vu que l’on pouvait agir et que cela aboutissait alors j’ai été de plus en plus sollicitée, notamment pour des animaux abandonnés, trouvés, en souffrance. » Mais seule et sans structure comment agir ? Le 13 janvier 2009, l’association est officiellement déclarée et Marjorie Gauthier commence à avoir un réseau de volontaires. « En 2011, certains ont accepté d’être famille d’accueil et c’est ce qui a permis que l’on sauve des animaux car je ne pouvais pas tous les prendre dans mon appartement. » Le début d’une histoire, d’un projet de vie.
« La cause animale touche plus de monde »
Toujours épaulée, soutenue par son mari, Marjorie a commencé les démarches pour que l’association ait son local. En 2015, elle reçoit l’autorisation de faire des reçus de dons, qui permettent de déduire les sommes des impôts. En décembre de la même année, elle a l’agrément refuge et en février 2016 la Ville de Langres lui octroie le local qui abritait Radio pays de Langres, au cœur des Quartiers-Neufs. 2016, c’est aussi l’année de la première convention signée avec la Ville pour réguler la population féline à Langres. « Aujourd’hui les collectivités sont beaucoup plus attentives à ce problème et cherchent des solutions avec nous. Mais cela se ressent seulement depuis deux ou trois ans. De la même manière que l’on sent que la cause animale touche plus de monde ou que plus de personnes osent le dire. » « Je constate une augmentation des cas de maltraitance sur les chats errants ainsi qu’une hausse de près de 80 % des abandons au refuge. Mais je relativise ces chiffres car il nous a fallu du temps pour être identifiés. Et puis il y a eu la disparition de la SPA qui a été une véritable bombe pour des associations comme la nôtre. »
Objectif : plus grand dans deux ans
Fort heureusement cette année 2019 apporte avec elle un certains nombre de bonnes nouvelles. Pour commencer les 4 Pattes ont vu une augmentation de leurs bénévoles. « Nous avons commencé à deux et aujourd’hui nous sommes une vingtaine et c’est cette équipe qui, quand les choses étaient difficiles, m’a aidée à garder le cap », souligne Marjorie. Sandrine et Laura, sont elles devenues bénévoles en novembre dernier et, déjà, elles n’envisagent plus la vie autrement qu’en venant aider ici ces animaux et leur bienfaitrice. « Elle m’avait prévenue que c’était addictif, et bien elle avait raison ! Ici on retrouve le sens du mot solidarité et les animaux nous aident sans même le savoir à surmonter nos propres coups durs », explique Sandrine avant de prendre le balai et nettoyer la salle de quarantaine. Une belle équipe qui sait toute la tâche qui l’attend et qui est prête à relever le défi pour une autre décennie… pour commencer. « L’objectif est d’avoir, d’ici deux ans, un refuge plus grand pour pouvoir répondre aux besoins », affirme la présidente. Alors, c’est parti !
Patricia Charmelot