Langres comme dans un rêve
HISTOIRE. L’association C’BEAU a conclu son projet de “carte historico-fantasmagorique” de Langres, mélangeant patrimoine passé, légendes et personnalités historiques lingonnes à la carte actuelle de la cité des remparts. Elle devrait être publiée en octobre prochain.
« La carte est terminée ». Trésorier de l’association Création – Base d’exposition d’art urbain (C’BEAU), Valentin Pichon voit avec plaisir se conclure un projet initié il y a déjà plus de deux ans : la “carte historico-fantasmagorique” de Langres. L’appellation est déroutante. Elle n’en demeure pas moins limpide : « L’idée était de partir de la carte de Langres, celle que l’on trouve sur les dépliants de l’office de tourisme, en guise de trame et d’y ajouter des éléments architecturaux passés de Langres, comme des tours qui n’existent plus, des personnages historiques, mais aussi des références à des légendes langroises bien connues ».
Figurent par exemple, sur le document, la Tour du Chat, l’histoire de La Fontaine aux Fées, la chandelle de Chirapa, ou encore quelques personnalités langroises liées aux univers du voyage et de la découverte, tels que Denis Diderot, Jeanne Mance, ou encore le missionnaire en Asie Henri Armbruster et le contre-amiral Jean-Emmanuel Cadart. L’équipe de C’BEAU a d’abord effectué un travail de recherche de longue haleine. « Cela a pris du temps, nous nous sommes appuyés sur le livre “L’Histoire de Langres”, ainsi que sur le travail de David Covelli (Ndlr : responsable du service Patrimoine – Pays d’art et d’histoire) que nous avons consulté », explique Valentin Pichon.
Une publication attendue pour l’automne
L’association a ensuite fait appel au street-artiste dijonnais Théo Moret, alias “Argonaus” pour la composition de la carte, plusieurs fois retouchée : « La composition s’appuie sur des récits et études des fortifications langroises et leurs aménagements successifs. Pour les calculs d’échelles et de dimensions, nous nous inspirons du plan axonométrique du centre-ville (fichier numérique haute définition). De format A0 (120 sur 85 cm environ), l’œuvre aura nécessité une quarantaine de jours de travail, sans compter le temps nécessaire aux nombreuses recherches, lectures et échanges. Elle mêle plusieurs techniques : encre à la plume, aquarelle au pinceau, crayon… Ces outils traditionnels permettent de s’approcher au plus près d’un rendu plastique donnant un aspect ancien, historique, parcheminé… ».
Argonaus, séduit par le challenge, s’est très rapidement pris au jeu. « Ce projet m’a semblé très ambitieux. Il s’agissait de la plus grande cartographie qu’on me proposait de réaliser. J’ai accepté le défi. La grande difficulté de cette œuvre réside dans le fait qu’elle se base sur une réalité historique. Je suis plutôt habitué à créer des cartographies fantastiques, ou pour mes propres univers. Ici, il ne fallait pas trahir Langres ! », détaille le street-artiste.
Une présentation officielle de la carte sera effectuée durant l’automne. Elle sera accessible en version numérique en principe en octobre, avant de bénéficier d’une version papier à distribuer à l’office de tourisme. « L’idée est qu’elle serve aussi aux lecteurs dans ce cadre touristique », conclut Valentin Pichon.
N. C.