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À plus de vingt ans, La Clé va-t-elle être dissoute ?

Faute de relève à sa tête, l’association La Clé destinée à apprendre aux étrangers à posséder les rudiments de langue française pour « se débrouiller » au quotidien risque la dissolution. En cause : Covid, crise de vocation… et dissidence intestine.

« Des raisons de santé m’empêchent de continuer ». À la tête de La Clé qu’elle a créée en 1999, Maguy Danner cherche depuis des mois un bénévole qui préside aux destinées de l’association, en vain. Manifestement, « aider les autres sans rien attendre en retour » est un projet qui peine à susciter l’enthousiasme. « Ça m’ennuie énormément, d’autant que je reçois des appels de gens qui veulent venir ». Malgré les épreuves qui se sont succédé et qui l’éreintent toujours, Maguy est en outre prête à faciliter le passage de relais à ce volontaire bénévole… qui ne vient pas. « Prendre une secrétaire, ça ne suffit pas ». Rendre service nécessite une pâte intraduisible en tâches laborieuses formelles. « Il faut aimer les gens ». Et oui, « c’est très prenant » car « s’intéresser à eux, ce n’est pas souffler dessus ».

Les bénévoles s’envolent

« La Clé apprend aux étrangers les bases de la langue française, de sorte qu’ils puissent aller chez le boulanger, chez le médecin, à la préfecture… ». Voilà donc plus de vingt ans que l’association enseigne à ces Langrois venus d’ailleurs comment écrire leur nom, leur adresse, apposer leur signature et leur apprend les mots du quotidien. Et puis voilà, plus rien. « Le local est fermé depuis le dernier confinement, à l’automne dernier ». Le Covid a certes entamé le fonctionnement de La Clé. Mais surtout, depuis que le virus a surgi, Maguy « n’a plus de bénévole ». Mis un individu à part, on a pris la poudre d’escampette sans prévenir. Au sein du bureau, on a parfois, contre toute attente, adressé sa lettre de démission. « Je n’ai pas beaucoup apprécié… ».

« Débrouiller les gens »

« On n’est pas là pour leur faire passer des examens ». Chacun sa vocation en somme, et, insiste Maguy Danner, Poinfor ou le GRETA s’occupent parfaitement de cette partie-là. « À La Clé, on est là pour débrouiller les gens, selon l’expression du premier directeur du centre de demandeurs d’asile à Langres (NDLR 2002) ». Or, quand, en 2019, des accidents de santé éloignent Maguy du poste de pilotage de l’association, l’apprentissage dispensé se complexifie, les apprenants passent des tests d’évaluation pour être classés par groupes de niveau. « Beaucoup sont partis car ils ne comprenaient plus rien ». Maguy tient par conséquent à confier en l’état le navire, avec des statuts « inchangés » qui ont invariablement tracé la feuille de route de La Clé. « Il faut être simple et humble ». De son côté, la fondatrice voudrait encore éviter le naufrage, mais son espoir est de plus en plus ténu.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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