Lancement de l’Atlas de la biodiversité communale

La réunion qui s’est déroulée mardi 24 janvier, dans la salle communale, a marqué le début d’une aventure passionnante : la réalisation jusqu’en 2024, d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC).

Le maire, Eric Triboulet et son conseil municipal, ont accueilli une trentaine de personnes, parmi lesquelles Emmanuelle Juan-Neunebroek, sous-préfète de Langres. L’occasion pour l’édile de rappeler qu’après le travail sur le patrimoine bâti réalisé en 2021 avec Pierres et terroir, ce nouveau projet participatif permettra aux habitants de faire des choix pour l’avenir, cette fois dans le domaine de la biodiversité.

Julie Lambrey, chargée de mission biodiversité au sein du Parc national de forêts, organisme coordonnateur du projet, a lancé la soirée par une présentation des ABC en général, puis de celui de Colmier-le-Haut en particulier. Accompagnée de Loïc, service civique, et de Marius, apprenti en BTS, les objectifs ont été exposés : connaître, préserver et valoriser. La première étape, qui consiste à faire la synthèse des données déjà connues, a été réalisée ces derniers mois par Marius, suite à un travail de collecte auprès des nombreux partenaires.

Un projet multi-partenarial

En effet, l’ABC est un projet multi-partenarial, réunissant toutes les structures œuvrant sur le territoire communal : Fédération de pêche, Conservatoire botanique du bassin parisien, Centre d’initiation à la nature d’Auberive, Office national des forêts, Conservatoire des espaces naturels de Champagne-Ardenne, Office français de la biodiversité et Ligue de protection des oiseaux.

Une fois la synthèse effectuée, ces partenaires, mais aussi les habitants désirant participer, mèneront des inventaires complémentaires sur les zones nécessaires.

Dans un même temps, de nombreuses animations seront proposées aux villageois, ainsi qu’aux personnes extérieures, pendant toute l’année. Il y aura par exemple une conférence sur la cigogne noire en février ou encore une sortie d’écoute de la rainette arboricole en mai (le programme complet est à retrouver sur le site Internet du Parc national).

Cette petite grenouille, qui d’ailleurs n’en est pas vraiment une, a été au centre de la deuxième partie de soirée. Samuel Courtaut, de l’Office français de la biodiversité, a proposé une présentation sur ce bel amphibien et son habitat. Espèce protégée, notamment sur liste rouge en Champagne-Ardenne, la rainette arboricole est très discrète. Aujourd’hui, les communes de Colmier-le-Haut et de Villars-Santenoge sont les deux seuls spots de présence avérée de la rainette sur toute la Haute-Marne. La préservation de l’habitat est donc un enjeu fort pour la survie de l’espèce. Les mares, ici majoritairement d’origine anthropique, sont des écosystèmes fragiles mais très utiles. Leur protection devra donc se faire en trouvant un équilibre entre l’activité humaine, et la faune et la flore s’y rattachant. Ce point a d’ailleurs fait l’objet de remarques d’habitants. Ils souhaitent en premier lieu l’amélioration de l’assainissement de la commune, puisqu’il impacte directement l’état de mares proches du village. La sous-préfète et le maire ont avoué les blocages encore rencontrés sur ce point, notamment d’un point de vue financier.

Samuel Courtaut a terminé sa présentation par la cartographie de nouvelles zones à prospecter autour du village, en particulier les marais, afin de compléter les connaissances sur la répartition de la rainette. Ce point a lui aussi soulevé des questions dans l’assemblée, notamment sur l’information des propriétaires et exploitants agricoles, et sur la responsabilité en cas de problème, lors de prospection sur des terrains privés. Samuel Courtaut a alors expliqué le protocole officiel suivi lors d’inventaires.

La soirée s’est conclue sur le souhait de voir de nouvelles découvertes sur le territoire, notamment concernant la rainette, et de permettre aux habitants de mieux connaître la faune et la flore qui les entourent.