L’amour de la terre ne suffit pas
Le bien-être, une notion à la mode, ne concerne pas seulement les vaches dans les étables. Il peut, éventuellement, s’appliquer aux salariés dans leur entreprise. Une étude, au début du mois, a permis de sonder les salariés français autour de la qualité de vie au travail et de leurs attentes. Le résultat n’a rien de révolutionnaire mais pose une nouvelle fois quelques principes. Afin qu’ils se sentent bien, s’impliquent et soient performants, les trois critères principaux sont la (bonne) ambiance, le salaire et la reconnaissance. Pas de quoi tomber de sa chaise car tout le monde s’en doutait un peu…
Mais, au moment où l’agriculture haut-marnaise est en plein doute et en particulier les éleveurs, il est intéressant de remarquer que ces trois critères ne font plus partie de leur métier. Dans les fermes, l’ambiance est particulièrement morose du fait du manque de perspectives et cette question sans cesse ressassée : « où est le bout du tunnel ? ». Impossible, dans un tel contexte, d’entretenir une légèreté et une bonne humeur qui contrarient en rien le sérieux dans son travail mais qui allègent le labeur quotidien.
Quant au salaire, pas la peine d’épiloguer et de s’étendre dessus sachant qu’un agriculteur sur trois gagne moins de 350 € par mois. Le salaire moyen est à 1 800 € avec de très grandes disparités selon les productions. Mais, comment entretenir l’amour de son métier lorsqu’une personne n’est plus dans la capacité de nourrir sa propre famille ? L’amour de la terre ne suffira pas.
Même la reconnaissance n’est plus vraiment au rendez-vous avec une société urbanisée très critique envers son agriculture alors qu’elle n’en connaît pas le moindre fondement. Certaines associations et certains médias cultivent ce fossé qui se creuse. Il faudra, un jour, expliquer le but de cette critique permanente qui passe, les uns après les autres, des produits au pilori : la viande, le lait, les œufs, le beurre, le foie gras… Le comble est le mouvement sectaire des inédies ou des respirianismes qui prônent le fait que l’humain ne peut se nourrir que d’air, de lumière et… de quelques fruits. Une tendance qui prêterait à rire si elle n’était pas dangereuse.
Pour que salariés et agriculteurs se réconcilient avec leur entreprise et leur métier, peut-être, faudraient-ils qu’ils rencontrent, sur leur chemin, Jean-Louis Brissaud qui vient de reverser 1,6 million d’euros à ses salariés pour fêter les 25 ans de sa société. En moins de deux, cet homme a réglé les trois critères qui font des hommes heureux : l’ambiance, le salaire et la reconnaissance.
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