L’Amérique, ou presque – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ce n’est pas encore l’Amérique, mais ça pourrait le devenir. Bien sûr, on pourra toujours nous dire que l’équipe américaine de basket était hier plus faible que si elle s’était déplacée en Chine avec ses stars. Elle restait pourtant l’ultra-favorite de ces championnats du monde. Et de loin. L’équipe de France, elle, aurait préféré éviter les monstres d’outre-Atlantique pour ne les retrouver que plus tard. Tant pis, il fallait faire avec. Et les Bleus ont déjoué tous les pronostics. Mieux, ils ont relégué leurs adversaires du jour à pas moins de dix points. Cerise sur le gâteau, les voilà qualifiés automatiquement pour les jeux Olympiques au Japon l’an prochain. Vive le sport !
Vive le sport ? Oui. On a trop rarement l’occasion ces derniers jours de lancer ce cri du cœur. En France, dans les stades dédiés au football, ce sont surtout les insultes qui tombent des tribunes. Ou les banderoles nauséabondes qui jouent avec les nerfs des instances. Et par la même occasion du président de la Fédération, qui s’alarme néanmoins d’une manière toute relative de la situation. Arrêter les matches lorsqu’il y a racisme, oui. Les stopper quand il y a homophobie, bof… On imagine que la rencontre, hier après-midi, entre lui et les associations anti-racisme ou anti-homophobie, a dû parfois ressembler à un dialogue de sourds.
Vive le sport, donc. Point de propos haineux dans les arènes de basket, même si, ne soyons pas dupes, les intérêts financiers – pharaoniques – engendrent d’autres problèmes, sûrement. Goûtons notre plaisir : la France est en demi-finale de ce championnat du monde. Elle a son ticket pour Tokyo. Et elle peut espérer soulever le trophée dimanche. On préfère vibrer pour les exploits plutôt que pour les polémiques, assurément