L’ambiance a été plus qu’assurée au Gala de Chaumont
Vendredi 10 mars, le gymnase Jean-Philippe-Lemouton était animé d’une ferveur inédite : le gala de Chaumont a réuni huit affiches, dont une professionnelle. Seule l’absence du Chaumontais pro, Agop Margaryan, sur le ring, faute d’adversaire, a quelque peu déçu, sans compromettre l’ambiance de folie.
Pour démarrer le gala de Chaumont, il fallait d’abord un gymnase Jean-Philippe-Lemouton qui se remplit à vue d’œil. Ajouté à cela une ambiance rock-country qui calmait une impatience de plus en plus difficile à canaliser, une animation orchestrée par l’habituel Laurent Kerekdjian, puis l’entrée en scène des combattants : cela donne une soirée, c’est le cas de le dire, de gala.
Deux féminines se sont élancées en premier sur la scène, devant non loin d’un millier de personnes. La Chaumontaise Sara Goulin se frottait à la Sarregueminoise Clara Bera. Hélas pour elle, malgré un regard rempli de rage de vaincre, elle n’a pas résisté à la Lorraine, qui a profité du second round pour l’acculer dans les cordes, puis pour maîtriser son sujet au troisième : Clara Bera s’impose aux points.
Sa camarade du Boxing club chaumont, Shirley Dufresne, entendait bien apporter à Chaumont sa première victoire de la soirée. Le combat démarrait sur un bel échange de crochets et d’esquives. Dufresne prit l’initiative de plusieurs upercuts infructueux face à la Romilloise Nolwen Kessler. Cette dernière a poussé la Préfectorale jusque dans ses retranchements, au point de stopper le combat au milieu du deuxième round. Les deux féminines chaumontaises rentrèrent bredouilles du gala.
Il fallut attendre l’entrée en scène du local Clément Schaffer, qui a fait se lever la foule, face au Romillois Azzedine Talbi. Le Préfectoral a fait parler sa qualité de gaucher pour mettre le Lorrain en difficulté. Ses crochets dévastateurs couplés à la résistance de son adversaire ont divisé les juges. Mais c’est bien Clément Schaffer qui l’a emporté, faisant exploser le gymnase Jean- Philippe-Lemouton !
L’autre Chaumontais, Akhmed Tchedjoyev, a eu bien envie d’imiter son camarade : opposé à Abdel Savonarola (Commercy), le Préfectoral a parfaitement maîtrisé sa boxe : appliqué, calme, méthodique, mais pas moins redoutable. Benhzohra a été blessé au nez et a failli perdre au décompte. Tchedjoyev a remporté son premier combat amateur avec classe !
Les Chaumontais ont laissé la place aux Bragards : en premier lieu Tommy Mion, encadré par Gérard Perriaux. Le Dolois Amine Benzohra lui a opposé une sacrée résistance : les deux hommes ont échangé les étreintes. De l’extérieur, Mion semblait dominé… mais en pratique, il a su placer les coups droits aux bons moments, afin de s’imposer aux points.
Tout le contraire de son équipier Wilton Bredemestre : le Sparnacien Ibrabullah Faiq ne lui a laissé que trop peu de chances. Un premier round équilibré a laissé place à deux reprises où le Bragard faillit lâcher prise. Le Marnais s’est imposé sans contestation possible.
L’entracte est arrivé : les Rednecks ont envoyé la sauce pour l’ambiance country. « On se croirait aux “States” » disait l’animateur Laurent Kerekdjian à chaque cri du public !
Celui-ci aurait voulu hurler son soutien à l’enfant prodige de la maison chaumontaise, Agop Margaryan, qui n’a pas trouvé d’adversaire. Mais le récent vainqueur du Critérium Espoirs de Toulon était là pour épauler ses poulains. « Merci à tous d’être là et je vous promets que je recombattrai vite » a-t-il assuré au millier de personnes présentes.
Le dernier Chaumontais à franchir les cordes était Mehdi Rivetti : il a eu affaire au Dolois Arthur Verbrackel. Les deux mi-lourds ont entamé un combat splendide : Rivetti a enchaîné les crochets hauts, puis bas. L’intensité du deuxième round allait de pair avec l’excitation du public. Le troisième a ainsi commencé : « Mehdi ! Mehdi ! Mehdi ! » N’en dites pas plus, Rivetti va se charger de conclure.
Il a fait mal à Verbrackel : celui-ci a baissé sa garde, mais le Chaumontais n’a pas réussi à administrer le KO. Peu importe : sa victoire aux points a déchaîné le gymnase Jean-Philippe-Lemouton !
Pour conclure un gala de toute beauté, il y avait, en quelque sorte, un Chaumontais de cœur : Clément Gillet, venu d’Epernay et grand copain d’Agop Margaryan. Son adversaire était le Loiretain Jordan Lakli.
Les deux machines de guerre se sont mises en route : Lakli a tenté bien des fois des crochets bas… mais Gillet était une muraille incassable. Plus les quatre les rounds passaient, plus le Sparnacien avait le dessus. Si bien que, lors du dernier acte, il a suffisamment blessé et épuisé le Giennois pour tenter le KO, pour lequel tout le public poussait.
Il n’y est pas parvenu, mais les arbitres ont été unanimes : Clément Gillet a remporté une victoire nette et sans bavure.
La soirée était une réussite, pour le plus grand bonheur de Marc Grennerat, entraîneur du BC Chaumont organisateur. « C’était une bonne soirée, même s’il a manqué le combat d’Agop. Les filles auront du travail à faire à la salle, mais je suis très content de ce gala. » Il y a de quoi !
Bastien Dauby
b.dauby@jhm.fr
Les déclarations
« Dominer n’est pas gagner ! »
Clément Schaffer (Chaumont, vainqueur du 3e combat) : « L’entraînement a payé ! Il me manque encore du cardio. Mais le fait d’être gaucher a été un avantage pour le faire reculer. Je suis hyper content depuis que l’arbitre a levé mon bras ! »
Akhmed Tchedjoyev (Chaumont, vainqueur du 4e combat) : « J’étais sur mes gardes et je n’ai pas trop osé y aller, pour ne pas être touché à ma côte blessée. J’ai suivi les conseils de mes aînés : j’ai contrôlé le milieu du ring et fait parler mon allonge. C’était mon premier combat amateur en plus ! »
Mehdi Rivetti (Chaumont, vainqueur du 7e combat) : « Je me suis bien préparé, même si le cardio m’a fait défaut lors de la dernière reprise. Le public m’a beaucoup poussé et j’ai fait jouer ma taille pour gagner. »
Gérard Perriaux (entraîneur de Saint-Dizier) : « Tommy (Mion) a été dominé par Amine Benzohra, mais dominer n’est pas gagner ! Il a su mettre les bons coups au bon moment. Mais je pense qu’il aurait pu mieux faire, je sais qu’il en est capable. »
Clément Gillet (vainqueur du combat professionnel) : « J’ai pas mal de combats de prévus, donc j’ai choisi de venir ici, à Chaumont. C’est un grand plaisir, car Agop Margaryan est un grand partenaire de sparring. J’ai monté les mains pour compenser ma petite taille pour ma catégorie. J’ai cherché le KO sur des crochets assez larges, mais je n’ai pas pu conclure plus tôt. »
Recueillis par B. D.