Lamarche rend hommage au Haut-Marnais Marcel Arburger
HISTOIRE. Fusillé le 18 décembre 1943 à Epinal, Marcel Arburger était le chef du secteur de Lamarche. Ce mardi 9 mai, la commune vosgienne rendra hommage à ce grand résistant né à Fresnoy-en-Bassigny, en Haute-Marne.
Biographe du résistant guinéen Addi Bâ, le journaliste lorrain Etienne Guillermond ne pouvait qu’associer, dans son travail, le souvenir du Vosgien Marcel Arburger : les deux hommes ont été fusillés ensemble le 18 décembre 1943 sur le site de La Vierge, à Epinal. Ce mardi 9 mai, à partir de 14 h (rendez-vous devant le monument aux morts), une cérémonie rendra hommage à ce héros. Un panneau sera notamment apposé sur la façade de l’école de Lamarche, là où enseignait l’épouse du héros et où logeait sa famille.
Marcel Arburger est « l’homme qui a cru en Addi Bâ », rappelle Etienne Guillermond sur la page Facebook qu’il a créée pour honorer la mémoire du tirailleur sénégalais. Vosgien, Arburger n’en était pas moins Haut-Marnais de naissance, puisqu’il a vu le jour à Fresnoy-en-Bassigny le 20 novembre 1904. Artisan ferblantier, il avait épousé une jeune institutrice originaire de Dijon, et le couple a eu deux enfants.
« Engagé à gauche »
« Politiquement très engagé à gauche, raconte Etienne Guillermond, Marcel est un proche de Camille Picard, député-maire radical-socialiste de Lamarche, qui le fait entrer dans la franc-maçonnerie. En 1933, il est nommé commandant du corps des pompiers de Lamarche. »
Rapidement, Marcel Arburger et son voisin et ami Georges Froitier vont devenir les animateurs de la Résistance dans cette région des confins des Vosges et de la Haute-Marne. Non seulement l’artisan développe son secteur, mais en outre il en crée plusieurs côté haut-marnais, notamment à Bourbonne et à Neuilly-l’Evêque, en 1943.
Pris à Dijon
Arburger, alias Simon, reste surtout comme le créateur du maquis de la Délivrance (dit maquis de Lamarche), qui accueille près de 110 réfractaires au Service du travail obligatoire. C’est son ami Addi Bâ, qui vit à Tollaincourt, qui est le chef militaire.
Le maquis étant contraint de se disperser mi-juillet 1943, Marcel Arburger parvient à fuir et à se cacher à Dijon. Mais pas Addi Bâ qui est pris le 15 juillet. A son tour, l’artisan est arrêté, le 8 août. Emprisonnés à Epinal, condamnés à mort le 3 décembre 1943, les deux amis sont passés par les armes quinze jours plus tard. Tout au long de l’année, à l’initiative d’Etienne Guillermond, un parcours mémoriel « Sur les traces d’Addi Bâ » saluera l’engagement de ces patriotes. L’hommage à Marcel Arburger en est la première étape.
L. F.