L’alternance en manque de candidats
Les besoins en recrutement se font de plus en plus sentir. Même les offres d’alternance ont du mal à trouver preneur sur le secteur de Chaumont. La plupart des recruteurs, présents ce mercredi 31 mai au forum de l’alternance de la Mission locale et de l’Espace métiers, s’en inquiètent.
Taux de chômage bas, grands besoins en main d’œuvre de la part des entreprises et, au final, peu voire pas de candidats en face. Le marché de l’emploi est en crise, même concernant l’alternant. Conscients de ces difficultés, la Mission locale et l’Espace métiers ont organisé un forum de l’alternance ce mercredi 31 mai.
Sur place : des centres de formations, des agences intérim, Pôle Emploi ainsi que quelques entreprises. Du côté du BTP CFA et d’Alméa 52, des candidats sont venus concrétiser leur projet, d’autres se renseigner. Plusieurs d’entre eux passeront un entretien et, souvent, iront en stage d’immersion. Avec une cinquantaine d’offres pour le premier et 115 pour le second, les places ne manquent pas. « Surtout que certaines ont été reconduites cette année, faute de candidats en 2022 », expliquent les représentantes du BTP CFA. Les filières qui peinent le plus, dans le bâtiment, sont la maçonnerie et la couverture.
Des secteurs en crise dans l’alternance
Pour Alméa, l’hôtellerie et la restauration sont, depuis déjà plusieurs années, en crise. Cette tendance ne s’est d’ailleurs pas arrangée avec les confinements. « La boucherie non plus ne séduit pas en ce moment. Ça dépend des périodes. En 2021, on a fait une rentrée avec 12 apprentis bouchers », constate Céline Amar, conseillère formation. D’autres secteurs, comme la pâtisserie ou l’automobile affichent déjà complets. « En vente aussi. On a tellement de demandes qu’on a décidé d’ouvrir davantage de places. »
Au Greta par contre, les nouvelles offres de formation, qui répondent pourtant à un fort besoin sur le territoire, ont du mal à séduire. Au point qu’elles pourraient ne pas se faire. Quatre offres en alternance devaient ouvrir en septembre 2023 : trois CAP Métiers du bois au lycée De Gaulle et un BTS Maintenance des systèmes au lycée Decomble.
Pour les premiers, une vingtaine d’entreprises sont intéressées avec 27 postes à pourvoir. Pour le second, une quinzaine de sociétés sont engagées. Il faudrait au minimum dix candidats pour que l’une des formations ouvre. C’est loin d’être le cas. Chacune des filières organise encore une réunion d’informations ce mercredi 14 juin, à 9 h 30 au lycée De Gaulle pour le bois et à 14 h à Pôle Emploi pour la maintenance. Ils espèrent remplir leurs formations ainsi.
Yschools éprouve un peu la même difficulté mais surtout pour la section management. » Le souci est que les jeunes qu’on rencontre veulent soit se former pour s’en aller de la Haute-Marne soit arrêter leurs études complétement », note le chargé de formation. Leurs parcours dans le sport sont davantage sollicités. La tendance est encore plus forte du côté des agences intérim. RAS Intérim ne dispose pas de beaucoup d’offres en alternance mais souffre tout de même du manque de candidats. Valérie Pinard, gestionnaire d’agence, fait face au problème du manque de mobilité. « Souvent ils n’ont soit pas le permis soit pas de voiture ! C’est très compliqué, dans tous les secteurs. » Au final, les entreprises en souffrent.
Du côté d’Aesculap, en revanche, pas de problème de mobilité mais plusieurs offres à pourvoir. Parfois ils n’ont peu voire pas de candidats. Alors ils multiplient les actions de communication.
Laura Spaeter
l.spaeter@jhm.fr