L’allez Grèce
Déjouant tous les pronostics, les Grecs, vainqueurs hier du Portugal (1-0), ont remporté la douzième édition du Championnat d’Europe des Nations. Un but de Charisteas, à l’heure de jeu, a envoyé les Grecs sur le Mont Olympe !
Zagorakis, le capitaine grec, s’approche lentement du podium, comme pour mieux savourer cet instant magique, historique même. Les Grecs sont Champions d’Europe 2004 ! Et pourtant, 90’ plus tôt, tous les pronostics allaient en faveur des Portugais…
Des Lusitaniens sont bien déci- dés à mettre d’entrée les Grecs sous pression. Les dix premières minutes sont d’ailleurs à l’avantage de Figo et ses partenaires, Nikopolidis, le portier grec, devant rester vigilant par deux fois sur des ballons en profondeur pour Pauleta (5’, 9’). Il doit même se détendre pour détourner une frappe de Miguel (13’).
Sans s’affoler, les hommes d’Otto Rehhagel ressortent parfaitement le ballon et vont même se créer la meilleure occasion de cette première période. Vryzas sert subtilement Charisteas mais Ricardo sort courageuse- ment dans les pieds de l’attaquant hellène (16’). Un avertissement sans frais pour les Portugais qui, à l’avenir, feraient bien de resserrer leur garde et de surveiller leurs arrières !
A l’image du télescopage entre Pauleta et Miguel, l’envie de bien faire des Lusitaniens est évidente mais ils ne doivent pas pour autant confondre vitesse et précipitation. Il y a bien la frappe lointaine de Maniche (24’) mais elle n’est pas cadrée.
Le Portugal n’a pas trouvé la bonne clé
Les Grecs mettent aussi souvent que possible le nez à la fenêtre et Ricardo, le portier portugais, doit faire par deux fois le ménage dans les airs (27’, 28’). Ce n’est qu’en jouant vite et à une touche de balle que les hommes de Luiz Felipe Scolari pourront prendre en défaut la solide formation grecque. Malheureusement pour eux, comme les Français et les Tchèques avant eux, ils n’ont toujours pas trou- vé la bonne clé pour ouvrir le coffre fort adverse.
A la pause, la Coupe n’a toujours pas choisi son camp. Une situation qui, si elle crispe les fans lusitaniens, ne stresse pas du tout les supporters grecs particulièrement bruyants. Ce n’est rien à côté de la 57’ et l’ouverture du score… pour les Grecs. Basinas tire un corner et dépose la balle sur la tête de Charisteas qui, aux six mètres, fusille Ricardo impuissant sur ce coup là (1-0 à la 57’). Incroyables Grecs !
Les Grecs entrent dans l’histoire
C. Ronaldo et Figo montrent que les Portugais sont encore là mais Nikopolidis aussi (61’, 64’). Luiz Felipe Scolari procède à tous ses changements mais il a beau donner du geste et de la voix sur le bord de la touche, ses hommes sont en panne de solutions. De son côté, Otto Rehhagel fait entrer deux défenseurs ce qui ne va pas arranger les affaires des Portugais, trop brouillons, et qui vont tomber sur un Nikopolidis chaud bouillant. En effet, le vétéran grec repousse parfaitement une frappe de Maniche (80’).
Les deux sélectionneurs s’agitent sur le bord de la pelouse pendant qu’un hurluberlu fait son entrée sur le terrain. Les minutes défilent et le tir de Figo termine en corner (89’). C’est le chant du cygne pour les Portugais qui ne gagneront pas le premier trophée de leur histoire. L’histoire ne retiendra qu’une chose, le titre de la Grèce, le premier. La nuit s’annonce chaude et courte du côté d’Athènes !
Reportage au Portugal : Yves Tainturier