L’aide-soignante vole les patients à l’hôpital de Saint-Dizier
FAITS DIVERS. Une aide-soignante de l’unité d’hospitalisation temporaire a reconnu avoir volé les cartes bancaires de patients, à l’hôpital de Saint-Dizier. Une somme importante d’argent a été dérobée. La professionnelle de santé aurait reconnu les faits et devra répondre de son geste devant le conseil disciplinaire. Une procédure pénale a également été ouverte.
Nouvellement arrivé, le directeur délégué du centre hospitalier de Saint-Dizier, Pascal Mokzan, se trouve confronté à une affaire bien embarrassante. Une aide-soignante de l’unité d’hospitalisation temporaire a volé les cartes bancaires de certains patients et dérobé une importante somme d’argent. L’affaire remonte au mois d’octobre. Une information dont le JHM disposait alors, mais qu’il n’avait pas pu révéler à l’époque, comme le demandaient les autorités afin de ne pas entraver le cours de l’enquête.
Lettre d’excuses de l’aide-soignante
Mais depuis un mois, des lettres anonymes dénonçant le silence autour de ce fait divers circulent à l’hôpital et dans des boîtes à lettres de Bragards. La direction assure toutefois que ces agissements ne sont pas à l’origine de la conférence de presse de ce vendredi 25 novembre, destinée à informer le grand public sur cette affaire.
C’est une famille, constatant des retraits sur le compte de son proche hospitalisé, qui a donné l’alerte. Le 13 octobre, les policiers procèdent à l’interpellation de l’aide-soignante au sein de l’hôpital. « Le jour même, nous avons saisi les autorités compétentes et avons suspendu l’agente. Nous avons également porté plainte et sommes partie civile », déclare Pascal Mokzan.
La suspecte a été entendue par les autorités judiciaires, puis renvoyée à son domicile. L’instruction du dossier suit son cours. Pour l’instant, deux familles concernées par les vols ont été identifiées. L’aide-soignante travaille à l’hôpital de Saint-Dizier depuis 26 ans, dont 18 ans dans l’unité d’hospitalisation temporaire. La direction n’aurait pas eu écho de faits similaires auparavant. Encore plus surprenant, la professionnelle de santé est une représentante syndicale reconnue et estimée.
Parallèlement, « une enquête interne a été diligentée au sein de l’établissement », annonce le directeur. Nous avons mis en place une procédure disciplinaire. « Dans deux ou trois mois, l’aide-soignante va passer en conseil de discipline. La sanction la plus grave, c’est la radiation des cadres, l’équivalent du licenciement dans le privé », rappelle Sylvain Boulard, directeur des ressources humaines. Seule l’administration de l’hôpital propose la nature de la sanction. « Pour l’instant, j’attends de connaître tous les faits afin de proposer une sanction proportionnelle », affirme Pascal Mokzan, qui précise avoir également déposé « une plainte contre X pour diffamation » suite aux lettres anonymes.
La suspecte a adressé une lettre à la direction. « Elle reconnaît les faits et s’excuse auprès de l’hôpital », déclare le directeur, qui n’a pas connaissance des raisons de son geste. « Le centre hospitalier déplore les vols commis vis-à-vis de patients fragiles et vulnérables. Ces agissements sont totalement proscrits et ne correspondent en rien aux valeurs qui animent les professionnels de nos établissements », a souligné Pascal Mokzan.
Si l’aide-soignante est radiée, elle pourra continuer à exercer dans le privé, en libéral, ou dans un établissement si le responsable ne réclame pas un extrait de son casier judiciaire. Quant aux victimes, c’est la procédure pénale qui décidera de leur indemnisation.
Marie-Hélène Degaugue