L’Ahmi redoute la hausse des prix de l’énergie
SOCIAL. L’Association haut-marnaise pour les immigrés (Ahmi 52) a tenu son assemblée générale, le 21 octobre. Elle a fait le point sur les activités passées et sur ses perspectives. Les bénévoles s’inquiètent particulièrement de la hausse des prix de l’énergie.
Les prix de l’énergie préoccupent toutes les associations et l’Association haut-marnaise pour les immigrés (Ahmi 52) ne fait pas exception. Un point qui a été abordé lors de l’assemblée générale du 21 octobre, et qu’évoque à nouveau le président Joël Canoville.
« Les énergies, c’est la question de l’année prochaine, est-ce que les financeurs vont continuer à nous aider ? Nos budgets sont prévisionnels et fixes. Si on se retrouve comme certaines associations avec des montants en hausse, sachant qu’on va peut-être accueillir plus de personnes avec la nouvelle loi immigration (reportée à plusieurs reprises mais annoncée pour 2023, ndlr). Nous avons toujours été très bien aidés, notamment par la Ville de Saint-Dizier et le contrat de Ville, mais j’ai un peu peur », confie le responsable.
Quant aux activités, l’association espère relancer son aide aux devoirs aux enfants immigrés, qui a dû être abandonnée à Joinville. « L’Education nationale préfère s’en charger mais je vais voir avec l’Inspection. Comment voulez-vous que les enfants puissent avancer ? Les parents ne maîtrisent pas le français, ils ne peuvent pas les aider », déplore Joël Canoville.
Pour biaiser, l’Ahmi va élargir son aide aux parents, aux populations en difficulté, notamment pour l’apprentissage du français, « une grosse activité. On constate une demande en ce sens. On assiste à une paupérisation depuis des années », insiste le président.
Internet et démarches administratives
D’ailleurs, le succès de la permanence dédiée à l’accès au droit, qui se tient au Vert-Bois, près de la chapelle, reflète ce besoin. Le site fait l’objet de nombreuses sollicitations, comme tous les ans. « On les accompagne pour les démarches administratives, quand on ne parle pas français, c’est difficile. En plus, tout se fait par Internet, ça devient très compliqué pour eux. Nous avons des personnes âgées qui ne savent pas se servir d’Internet », ajoutent Joël Canoville et Marcel Marchand, désormais vice-président car il a passé la main en 2021. « Nous avons réalisé une action, par exemple, avec La Poste. Quand les gens se déplacent, on les aide, cela concerne la population défavorisée ».
Parmi les demandes, celles sur la couverture sociale, l’accès aux soins et aux droits sociaux, ainsi que celles sur le statut d’étranger représentent 45,38 % de l’activité. Quant au profil des aidés, 256 personnes ont été accueillies pour l’accès au droit, dont 167 hommes et 89 femmes. La tranche d’âge la plus représentée concerne les 31 à 60 ans. Ils sont réfugiés, demandeurs d’asile ou disposent de titres de séjours et de cartes nationales d’identité attestant de leur statut. L’origine des immigrés a été recensée : 35 % proviennent d’Afrique noire, 30 % d’Afrique du nord, 17 % d’Afghanistan et 13 % d’Europe de l’Est, 16 % de France.
Marie-Hélène Degaugue
Des places toujours disponibles
Contrairement à certains départements, en Haute-Marne, il y a toujours de la place, que ce soit pour l’hébergement d’urgence ou classique, à la résidence sociale. « Même si nous avons quelques personnes là depuis 40 ans, il y a beaucoup de mouvement, les gens ne restent pas, nous avons toujours quatre à cinq appartements disponibles ».
Selon Joël Canoville et la responsable de la résidence sociale, plusieurs raisons à ce constat : les appartements de 20 m2 ne peuvent pas accueillir les familles et l’attrait pour les grandes villes. « Dans l’esprit des immigrés, c’est plus facile de trouver du travail dans de grosses villes. Pour eux, c’est plus vivant, ils peuvent profiter d’une vie culturelle et aussi se retrouver entre eux pour vivre en communauté ».