L’âge du capitaine… – L’édito de Christophe Bonnefoy
«Réarmement» et «régénération». Ces maîtres mots devraient, doivent guider l’action du prochain gouvernement. Pour le premier terme, on se dit que, peut-être, Emmanuel Macron souhaite rendre plus lisible sa politique, et même la muscler pour, en peu de temps, afficher des résultats clairement identifiables dans l’opinion publique.
Pour ce qui est de la régénération, on peut subodorer que le maître mot peut vite se transformer en mot piège pour l’exécutif. Régénérer l’équipe dirigeante en lui donnant, sinon un coup de jeune, en tout cas une image bien moins négative ? Ça aurait pu passer par l’arrivée de nouvelles têtes, issues de la société civile. On a déjà connu… et ça n’est pas au final l’une des plus grandes réussites d’Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir. En outre, Gabriel Attal est un pur produit de la sphère politique. Pas sûr qu’il ait envie de retenter l’expérience de ces “non-politiques” au cuir pas assez dur, donc fragiles, alors qu’ils sont attendus au tournant par une Assemblée loin d’être acquise à la cause du Président.
En attendant l’annonce du nouveau gouvernement, il faut bien se résoudre à un constat : l’âge du nouveau Premier ministre l’oblige à s’appuyer, aussi, sur… la vieille garde. On imagine sans mal que la future équipe, qu’on annonce resserrée (!), s’appuiera sur quelques piliers à l’expérience déjà éprouvée. Mais qui regardera tout de même de haut, peut-être, ce jeunot aux grandes ambitions. Dans ces conditions, dans cette ambiance, on devine le casse-tête posé à Gabriel Attal, et la difficulté de composer une équipe de réarmement et de régénération… A la fois potentiellement efficace et de consensus. A même d’engager les réformes et de les faire accepter…