L’aéronautique décolle chez Gillet (Nogent)
Les efforts de Pascal Gillet sont récompensés : Gillet Group (ex Gillet Outillage) à Nogent signe un important contrat de 22 millions d’euros dans l’aéronautique.(JHM du 26 janvier 2016).
Christian Gillet peut décidément se montrer fier du chemin parcouru par l’entreprise, devenue Gillet Group, et par son fils Pascal (photo ci-contre). Ils étaient quatre au début ; aujourd’hui, 60 personnes travaillent au sein de la société qui fabrique des outils sur la zone industrielle de Nogent. Longtemps, Gillet Outillage a fourni des outils plutôt spécialisés pour l’industrie automobile. Gillet est ainsi le premier fournisseur de Renault et bien placé chez quelques autres.
La volonté de Pascal Gillet est naturellement de conserver ses parts de marché acquises dans ce secteur si concurrentiel. Mais depuis quelques années, la stratégie de l’entreprise a consisté et consiste plus que jamais à se diversifier vers l’agriculture, le poids lourd, le ferroviaire, le nucléaire et donc l’aéronautique. La pince à freiner, destinée au secteur aéronautique, est la clé qui ouvre les portes de ce nouveau marché à l’entreprise nogentaise. Il s’agit d’un outil à main, entièrement métallique, dont la première vertu est d’empêcher les écrous de se desserrer. Ce programme-là, dont la presse économique s’est emparée cette semaine, a débuté chez Gillet il y a une dizaine d’années. Les prototypes ont été présentés au Salon du Bourget il y a trois ans. C’est là qu’un client nord américain – important distributeur d’outillage de dimensions internationales – a été séduit. Le second contrat signé avec ce nouveau partenaire prévoit que Gillet fournira ses fameuses pinces sur deux fois cinq ans. À l’horizon de la 5e année, on en sera déjà à 45 000 pinces/an ! Et surtout, en s’adossant à ce partenaire exceptionnel, Gillet Group pourrait développer d’autres projets fort prometteurs, toujours dans l’aéronautique. Les efforts entrepris depuis des années par Pascal Gillet et ses collaborateurs pourraient aussi ouvrir des débouchés avec l’univers très différent du ferroviaire en Russie. Naturellement, le client nord-américain est venu à plusieurs reprises vérifier que l’usine de Nogent respectait ses normes de qualité, de rigueur. Le programme de lean manufacturing en cours depuis un an porte ses fruits. Logiquement la montée en puissance de la production devrait se traduire par des créations de postes en 2017. En attendant, Gillet Group, qui cultive à dessein une image de qualité à la française basée sur du fait main, tient à travailler avec des sous-traitants locaux qui partagent la même vision, les mêmes valeurs ; il en va ainsi, par exemple, de Guillemin, pour les machines outils, à Dijon. Pascal Gillet est un homme fidèle ; à ses idées, à ses valeurs. Depuis toujours, même et surtout par vents mauvais, il a imposé à son entreprise une ligne claire et d’intangibles repères : qualité, originalité, délais. Il a maintenu le cap. Le choix réfléchi de son partenaire outre-Atlantique et l’horizon mondial qui se dessine désormais pour sa société lui rendent justice