L’Adapah met fin à la garde itinérante de nuit
Seniors. Pour des raisons financières, l’Association départementale d’aide aux personnes âgées et handicapées (Adapah) est contrainte de mettre fin au service de garde itinérante de nuit en secteur urbain.
Au 30 juin 2022, le service de garde itinérante de nuit que propose l’Adapah cessera. Il concerne une quarantaine de bénéficiaires – des personnes âgées dépendantes et/ou handicapées à domicile – sur les communes de Saint-Dizier, Chaumont et Langres. Cette équipe dédiée intervient « entre 20 h et minuit et en cas d’appels pour les personnes abonnées qui en éprouvent la nécessité », détaille Catherine Pratbernon, présidente de l’Adapah. Mettre fin à ce service dont bénéficie une quarantaine de personnes est un crève-cœur.
Un service déficitaire pour l’Adapah
« La situation de l’association est assez complexe. C’est lié à l’augmentation des salaires des auxiliaires de vie dans le cadre de l’avenant 43 », reprend la présidente. Pour faire simple, la revalorisation des salaires a eu pour conséquence d’augmenter les dépenses de l’association qui compte 400 salariés intervenant de jour chez quelque 2 000 bénéficiaires du département. La tarification des prestations étant identique, le déficit s’est créé. Et si tout le monde convient de l’utilité de la garde itinérante de nuit, son coût conséquent ne permet pas de la maintenir. « Sur ce service, la perte est de plus de 200 000 € par an », regrette Catherine Pratbernon.
Financeur, le Conseil départemental a demandé à l’association d’étudier les moyens de faire des économies. « Des départs de personnels administratifs ne seront pas remplacés. Le conseil d’administration de l’Adapah a également décidé qu’il n’était pas possible de maintenir ce service : on ne peut pas demander au bénéficiaire de régler le coût réel, ce serait trop élevé… » L’Adapah est la seule association à proposer ce service. D’où l’impasse pour ceux qui en bénéficiaient.
Cherche à recruter désespérément
« A l’Adapah, nous sommes conscients que la suppression de la garde itinérante de nuit va empêcher le maintien à domicile de certaines personnes. Si nous avions les moyens, nous le proposerions… Nous sommes navrés d’en arriver là. » Ce service emploie huit personnes exclusivement dédiées à la garde itinérante, ainsi que des remplaçantes. « Les bénéficiaires comme les salariés ont été informés de la fin de ce service juste après le vote de la décision qui s’est fait le 11 avril », explique la présidente.
Si l’association arrive à recruter, des passages tardifs seront mis en place. La directrice comme la présidente ne cachent pas qu’il est compliqué de recruter et encore plus lorsqu’il s’agit d’intervenir après 20 h. L’Adapah cherche au moins 20 personnes. « Nous avons même des secteurs qui ne sont plus couverts. De ce fait, il n’est plus possible de rester à domicile sur certaines zones », tient à faire savoir Catherine Pratbernon.
L’inflation frappant le carburant complique encore la tâche. Et si l’on regarde les statistiques de l’INSEE, avec le vieillissement de la population, les choses ne vont pas aller en s’arrangeant. Les besoins seront encore plus forts.
Pour conclure, la présidente de l’Adapah regrette que la question du vieillissement, du maintien à domicile, les réflexions allant avec comme les moyens soient des thématiques absentes du débat. « On n’en a pas entendu parler à la présidentielle et c’est la même chose aux législatives », déplore-t-elle.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr