Lac du Der : une année record pour la pêche
Pêche. L’assemblée générale de la structure qui gère la pratique de la pêche sur le plus vaste lac artificiel de France, l’UFAAPPMA* Les pêcheurs du Der a fourni l’occasion de revenir sur une très bonne année, un nombre record de cartes vendues et un projet phare qui se poursuit en 2024.
L’UFAAPPMA (Union fédérale des associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique) des pêcheurs du Lac du Der a tenu son assemblée générale vendredi 5 avril, au Foyer rural de Giffaumont, devant une bonne trentaine de personnes dont le maire Jean-Pierre Calabrese et Sébastien Mirgodin, président du Syndicat du Der.
Le bilan financier présenté en premier par le trésorier Bernard Mahut, laisse apparaître un résultat comptable positif de 43 650 €. Ce dernier a notamment annoncé « un record du nombre de cartes de pêche depuis 20 ans avec 3 886 autorisations de pêche sur l’année 2023 ».
Puis la parole est revenue au président Elie Ribout pour le rapport moral. Celui-ci a évoqué le dossier phare de l’exercice 2023, à savoir « la mise en œuvre et le suivi de l’étude de restructuration des habitats pour le lac du Der, désormais âgé de 50 ans ». « L’érosion et les marnages ont fait leur œuvre, le fond du lac présente un aspect lunaire où rien ne subsiste, ni les bois anciens, ni les diverses ruines des édifices engloutis. Tout est érodé puis envasé et rien ou peu ne pousse. Par conséquent, aucun abri possible pour l’ensemble de notre faune piscicole, laquelle subit la prédation aisée et sans limite de tous les oiseaux piscivores », a-t-il indiqué.
Des redevances en augmentation
L’autre grand dossier qui a avancé en 2023 a été le projet de construction de l’annexe de la Maison des pêcheurs, dont l’appel d’offres est en cours. La construction proprement dite de l’annexe et la rénovation des façades devrait débuter en septembre-octobre.
Chaque responsable des commissions travaux, garderie, école de pêche, gestion piscicole et manifestations a ensuite fait un bilan des activités.
Des points ont ensuite été faits sur la route de la Brèche, sur la mise à l’eau de Larzicourt, sur la barrière du Club nautique des Amis du Der, sur l’augmentation « forte d’environ 6 % sur l’année » de la redevance générale pêche ou encore de la redevance ordures ménagères qui a augmenté de 44,44 % par rapport à 2022.
Enfin un problème récurrent qui devra trouver des solutions, la compétition sur le lac entre carpistes et pêcheurs de carnassiers, « deux mondes qui devraient pourtant s’entendre comme disciples de Saint-Pierre. Il conviendra avec la garderie de voir comment régler cette proximité problématique ».
De notre correspondant Adrien Jeanson
L’impérieuse nécessité de restaurer les habitats
Restaurer des habitats devient « une nécessité impérieuse, pas seulement pour le bien-être et la protection de nos poissons mais aussi pour préserver la richesse halieutique sur toutes ses composantes de notre lac et veiller à une qualité de l’eau la meilleure possible où les cyanobactéries, les phosphores, les nitrates seraient limités au minimum possible ».
Le dossier préparé par le bureau de l’association avec l’accompagnement d’agents de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, a été validé par les institutionnels partenaires. « Il a été accepté avec au bénéfice de l’association une subvention de 80 % du montant total estimé à 120 000 € », a déclaré Elie Ribout. L’objet de l’étude est d’estimer la capacité d’accueil piscicole théorique du lac du Der, de qualifier les impacts limitant le développement des peuplements piscicoles du lac, de qualifier et quantifier les habitats piscicoles disponibles en période de basses eaux et de définir un programme d’aménagement des habitats avec descriptif technique et chiffrage estimatif.
Assistance spontanée des pêcheurs
Les deux cabinets mandatés ont pu démarrer leurs missions en juillet 2023, l’achèvement est prévu en octobre. « Il s’agit préalablement de mettre en place l’étude diagnostic. Il convient de noter l’assistance spontanée de nombreux pêcheurs du lac qu’il s’agisse de répondre à l’enquête ciblée mise en ligne mais aussi grâce aux suivi des captures. Trois cent soixante-sept d’entre nous remplissent à chaque sortie et à longueur d’année un carnet d’enregistrement des poissons pris tant sur les espèces que sur les tailles et le nombre par catégorie », a mentionné Elie Ribout.
Un premier comité de pilotage intermédiaire s’est tenu le 17 janvier. La conclusion de l’étude se fera en octobre prochain et devra proposer « des solutions d’aménagement pour restructurer les habitats du lac du Der, permettra son développement piscicole, sa protection ».
Des solutions seront également proposées pour une qualité des eaux optimales et abordera le règlement ou la limitation des problèmes apportés par le développement des cyanobactéries et des phosphores.
« Nul doute que cette étude s’avère novatrice, unique en son genre et duplicable pour l’essentiel sur les nombreux barrages réservoirs construits depuis quelques temps », a ajouté le président.
Des financements devront être mis en place et une maîtrise d’ouvrage publique devra être envisagée.
L’Ufappma souhaite ardemment « que ce dossier ne trouve pas sa place en classement vertical dans un quelconque bureau ». « Je suis persuadé que notre lac du Der du haut de ses 50 ans le mérite pour notre avenir à tous, pas seulement halieutique mais aussi touristique et économique », a poursuivi Elie Ribout.