Lac du Der : jour de souvenir et de mémoire des villages disparus
Ferveur, solennité mais aussi émotion, dimanche 26 juin au matin, lors de la cérémonie du souvenir en hommage à tous les habitants déracinés des villages immergés par la mise à l’eau du lac du Der, avec une pensée particulière pour les disparus.
Dimanche 26 juin, l’église saint Jean-Baptiste de l’ancien village de Nuisement, reconstruite en 1971 au musée du Pays du Der, était archicomble pour la traditionnelle messe en souvenir du village immergés (l’abbé Tartivel ne prononçait jamais les vocables disparu ou englouti).
En effet, l’église était trop exiguë pour accueillir les anciens habitants de Nuisement-aux-Bois, leur famille, les amis, les fidèles et les personnalités locales parmi lesquelles on notait la présence d’Alain Bouché, maire de Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement et de Christian Collot, président de l’Association pour la conservation et le maintien du souvenir des communes de Nuisement, Chantecoq, Champaubert et l’église de Champaubert.
La cérémonie religieuse était célébrée par le père Gaspard Komiser, assisté de la chorale de la paroisse Saint-Jean-de-Marne-et-Bocage.
A l’issue de la messe, les participants ont rejoint le monument aux morts de Nuisement où une gerbe a été déposée. La minute de silence était suivie par la lecture des jeunes du village morts pour la France et la Marseillaise interprétée, avec ferveur, par le public.
Une opportunité pour se rencontrer
Christian Collot, le président de l’association, se confiait avec émotion : « Aujourd’hui, nous sommes réunis nombreux en mémoire des habitants des trois villages engloutis. Malheureusement, nombreux sont ceux qui nous ont quittés. Nos anciens se sont battus vainement pendant de nombreuses années pour défendre notre lopin de terre ».
Au cours du vin d’honneur offert par la municipalité, quelques anciens habitants ont pu échanger leurs souvenirs « où il faisait bon vivre dans le bocage ». « Il faut garder cette tradition et ne pas oublier tous ceux qui ont souffert en voyant leur village détruit et la submersion de leur terre… Le devoir de mémoire passe par la participation active des acteurs touristiques, mais aussi avec la complicité des enseignants afin que la jeunesse n’oublie pas l’exode subi par leurs aïeux », ajoutait le président.
De notre correspondant Jean-Pierre Julien