Lac du Der : des cages refuges pour protéger la faune piscicole

Environnement. Les bénévoles de l’association des pêcheurs du lac du Der, avec l’assistance des plongeurs du Groupe de recherche et d’exploration subaquatique (GRES) de Saint-Dizier, ont installé, samedi 5 novembre, des cages-refuges pour le poisson, dans le port de Giffaumont.

Les cages-refuges vont servir à protéger les espèces piscicoles contre la prédation exercée par les oiseaux piscivores, et plus particulièrement contre le cormoran.

Un dispositif de type “cages-refuges à poissons” avait été testé dans des étangs en France et en Grande-Bretagne au début des années 2000. Ces deux études ont mis en évidence l’efficacité de ces dispositifs. Une diminution significative du prélèvement de poissons par les cormorans a été mise en relation avec la présence de ces cages dans les plans d’eau.

C’est au cours de la réunion de la commission “gestion piscicole” qu’il a été décidé de procéder à l’implantation des cages refuges dans le port de Giffaumont. Les pêcheurs avaient constaté que l’alevinage de carnassiers géniteurs, notamment les brochets, sandres et perche) permettait de maintenir une population attractive pour les nombreux pécheurs qui viennent pêcher au Der.

Le problème récurrent des oiseaux piscivores

Dans l’optique d’offrir une protection aux poissons du lac du Der, 150 cages-refuges ont été confectionnées et placées sous les pontons du port de Giffaumont par les pêcheurs bénévoles. Elles seront solidement arrimées.  Des observations subaquatiques ont permis de mettre en évidence l’utilisation de ces cages-refuges par la faune piscicole. Plusieurs espèces de poissons ont été observées à l’intérieur et en périphérie des structures.

C’est notamment le cas de plusieurs brochetons qui y trouvent un endroit favorable pour chasser leurs proies à l’affût. Elles leur assurent également une protection face aux autres prédateurs.

Des observations ont également révélé une importante fréquentation des alevins (perches, gardons…) à l’intérieur des cages. Les opérations de suivi réalisées montrent indubitablement une adaptation des poissons aux cages.

Le cormoran consomme près de 500 g en moyenne par jour. Leur présence influe considérablement sur le comportement du poisson. Constamment pourchassés et stressés, ils sont obligés d’abandonner leurs zones de confort habituelles pour des endroits où ils se sentent plus en sécurité. Ainsi, si en début d’hiver les poissons quittent logiquement les eaux froides et agitées du lac, ils ne se tiennent plus dans les zones les plus larges et profondes, comme durant la période estivale.

Enfin pour les responsables des pêcheurs du Der, c’est une démarche positive pour l’écosystème, pour l’économie par le maintien, voire l’augmentation des pêcheurs et même pour l’éducation.

Le président des pêcheurs du Der, Elie Ribout, a salué les bénévoles pour leur investissement et l’aide précieuse apportés par les plongeurs bragards.

De notre correspondant Jean-Pierre Julien