L’abbaye de Clairvaux, aux origines de l’ordre cistercien

Située dans l’Aube, à la frontière de la Haute-Marne, l’abbaye de Clairvaux est la première fille de Cîteaux. La visiter, c’est donc replonger dans l’ascèse cistercienne telle qu’elle a été pensée au XI^e siècle par Robert de Molesme.

Clairvaux a été fondée en 1115 par le charismatique abbé Bernard, futur Saint-Bernard de Clairvaux. Elle eut ensuite 350 filles en Europe, dont 69 fondées par Saint-Bernard lui-même, à l’image de Fontenay ou Noirlac en France.

Les moines y demeureront jusqu’à 1791, laissant derrière eux sept siècles de prospérité monastique. Parmi les espaces accessibles à la visite, reste notamment le bâtiment des convers religieux chargés de la mise en valeur des domaines de l’abbaye- avec ses voûtes en croisée d’ogive.

Un seul lieu, mille vies

Incontournable aussi : le réfectoire aménagé au sein du Grand cloître par les derniers abbés de Clairvaux, qui reflète à lui seul la double existence du site. Après la Révolution, il a en effet été transformé en chapelle pour les détenus.

Car Clairvaux est encore célèbre pour avoir servi de prison centrale après son rachat par Napoléon I^er en 1808. De cet usage, qui vient tout juste de prendre fin en 2023, on conserve l’ancien dortoir des hommes, aménagé dans le Grand cloître, ainsi que les glaçantes « cages à poules » utilisées jusqu’en 1971.

Les 7 bâtiments accessibles aux visiteurs ont tous été restaurés à partir des années 1990 par l’association « Renaissance de l’Abbaye de Clairvaux« . Elle réalise aussi les visites guidées, obligatoires pour circuler sur ce site carcéral.

Solène Clausse

Modalité de visite

Visites guidées d’environ 1 h 30 à partir de deux personnes.

Pas besoin de réserver, mais il faut se présenter à l’accueil 15 min en avance pour déposer une pièce d’identité (obligatoire pour entrer sur le site).

Les visites ont lieu tout l’été les lundis et mardis à 10 h 30 et 15 h, et du mercredi au dimanche à 10 h 30, 14 h 15 et 16 h 15.

Portraits de sentiments

Lundi 7 août, aux horaires de visite habituels de Clairvaux, les visiteurs seront invités à se faire photographier. Plus précisément, c’est leur réaction à une question de deux artistes en résidence qui sera saisie. Nicolas Serve et Orianne Ciantar Olive vous prient simplement d’accepter qu’ils vous posent une question. Il n’existe pas de « bonne réponse ». Ils photographieront juste votre réaction. Grâce à un petit studio de prise de vue audiovisuel installé pour l’occasion.  Les « capsules audiovisuelles » obtenues viendront abonder le travail qu’ils restitueront au terme de leur résidence d’artistes.