La voix d’en haut – L’édito de Patrice Chabanet
Les contours du déconfinement, pardon, des aménagements du confinement, se dessinent progressivement. Ils sont tributaires de l’évolution de la pandémie qui, fort heureusement, semble marquer le pas. On sait déjà que les commerces « non essentiels » rouvriront bientôt : le 27 ou 28 novembre ? Le 4 décembre ? C’est la part d’incertitude que se réserve le chef de l’Etat qui interviendra mardi prochain à la télévision. Il attend les chiffres du week-end pour finaliser sa prise de décision.
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron prend rendez-vous avec l’opinion publique. Ce faisant, il assume la responsabilité des mesures annoncées. Mais la fréquence de ses interventions télévisées alimente une sérieuse polémique quant au rôle du président de la République face à la crise sanitaire. Les oppositions lui reprochent de tout décider de son olympe élyséen sans vraiment consulter la représentation nationale, une critique étayée par la multiplication des conseils de défense dont le secret reste la règle de fonctionnement.
En clair, les jeux politiques ont totalement investi la gestion de la crise sanitaire. Emmanuel Macron l’a totalement compris. Sa remontée dans les sondages l’incite, sans l’ombre d’un doute, à pousser son avantage dans la gouvernance verticale. La faiblesse de véritables contre-propositions l’encourage dans l’exercice d’un pouvoir personnel. Il peut jouer aussi sur les lignes de fracture qui parcourent les partis politiques. Le meilleur exemple est celui du vaccin : faut-il le rendre obligatoire ou non ? Bien malin qui peut dire quelle formation est pour ou contre. Or le courage politique est d’afficher ses convictions, quitte à déplaire aux Français, voire à ses électeurs. Pas étonnant, dans ces conditions, si le président de la République passe en force pour faire prévaloir ses solutions.