Conseil municipal : la Ville continue de racheter la ville
Les élus de la majorité ont voté le rachat de la « maison Corsi » située rue du Docteur-Mougeot. Après celles des maisons Chauvelot et Viry, la municipalité poursuit ses opérations d’acquisition dans le secteur du château.
La maison Chauvelot juste à côté. La maison Viry rue Jumeret, à une centaine de mètres de là, à vol d’oiseau. Et désormais, la maison Corsi. Jeudi 22 juin lors du dernier conseil municipal de l’année scolaire, les élus ont acté le rachat de cette maison située au n° 70 de la rue du Docteur-Mougeot. Une bâtisse située à l’arrière de deux maisons bien visibles depuis la rue citée, avec vue sur la promenade Louis-Shatz. Et surtout, pile entre la maison Chauvelot et le château de la sous-préfecture voué à être cédé à la municipalité pour y installer le musée.
« Nous voulons maîtriser le dessin de tout cet ensemble afin de transformer les espaces, dans l’intérêt des Bragards. Pour cela, il nous faut maîtriser le foncier », s’est justifié le maire Quentin Brière. Les deux parcelles concernées, estimées à 351 000 € par les Domaines, sont rachetées un millier d’euros en-dessous, soit 345 000 € pour la maison et 5 000 € pour le terrain attenant. La maison qu’acquiert la Ville reste pour le moment louée.
Un nouvel achat, mais dans quel but ? « Quel est le projet ? Vous parliez un temps d’un restaurant de luxe ? Où en est-on ? », a interrogé Geneviève Donato pour l’opposition. « Etoilé, c’était le terme », répond Quentin Brière. « Vous aviez dit de luxe », insiste la conseillère municipale. S’ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord, le premier magistrat a poursuivi son argumentaire : « Dans Révéler Saint-Dizier et Cœur de ville, il y a un ensemble total de la maison Viry à la maison Napoléon (Chauvelot, ndlr) en passant par le château. » Le maire imagine un « ensemble dédié à la culture », mais rappelle qu’il s’agit d’un projet sur le long terme puisqu’il convient d’abord de déménager la sous-préfecture.
A Jean-Luc Bouzon de s’interroger à son tour : « Est-ce que la Ville va continuer à acheter comme ça des maisons, à ne pas savoir quoi en faire ? Vous dites que c’est dans l’intérêt des Bragards mais pour quoi faire exactement ? Il n’y a pas de projet ». Le conseiller municipal, comme toute l’opposition, a voté contre cette délibération.
N. F.
Foncièrement étrange
Si la maîtrise foncière semble être la priorité de la majorité, difficile effectivement de comprendre la stratégie à moyen terme. En attendant de voir des projets se concrétiser, la Ville laisse aujourd’hui se dégrader les maisons Chauvelot (dite Napoléon), Viry (dite Cavalier), l’Ambassy, le Deauville, la maison blanche près du quai Lamartine, le central EDF juste à côté, l’accueil de l’ex-Assomption, la maison de l’Abap rue Guy-de-Bourbon, les anciens ateliers municipaux et la chapelle des sœurs de l’Assomption sur le site de l’ancien hôpital. Autant de biens ayant du cachet pour la plupart mais qui se dégradent bien plus vite qu’ils ne sont « révélés ». Une fièvre acheteuse, stratégique pour la majorité, aberrante si ce n’est intrigante pour l’opposition, qui aujourd’hui laisse perplexe bon nombre de Bragards.
ECHOS DU CONSEIL
Ferro. Quentin Brière l’a annoncé en prélude du conseil de jeudi 22 : il venait de rencontrer les salariés de Ferro. « Le plan social va difficilement être évitable, la collectivité va être aux côtés de ceux qui seront concernés, je leur ai dit qu’on va s’organiser à la rentrée pour cela », a déclaré le maire. Vendredi 23, une assemblée générale en présence des salariés, de leur avocat et des experts, avait lieu à la maison des syndicats sur le sujet de ce PSE. Nous y reviendrons.
Stationnement payant. Quentin Brière a évoqué le stationnement payant « compliqué » à Saint-Dizier. « On va faire en sorte que les 1 000 places gratuites collées à l’hyper-centre soient plus visibles », a d’abord déclaré le maire, qui a assuré en outre avoir contacté le prestataire, Urbis Park, sur la méthode : « Il n’y a aucun discernement concernant les « prunes », ça va changer de manière très ferme. » A suivre.
Les médecins sans successeurs. Le vote de la subvention annuelle accordée à l’association des professionnels de santé du centre-ville de Saint-Dizier (21 505 € pour l’année 2023) a été l’occasion pour l’ensemble des élus présents d’évoquer, à nouveau, la situation inquiétante de l’offre de soins. « Sur les cinq médecins généralistes (du cabinet situé sur le site de l’ancien hôpital, ndlr), quatre sont « retraitables ». Ils représentent 8 500 patients », a rappelé Jean-Luc Bouzon. « C’est impossible de trouver un docteur, les urgences sont surbookées, c’est infernal et le problème va s’aggraver. » La difficulté de faire venir de nouveaux médecins, Quentin Brière va l’évoquer prochainement avec la doyenne du CHU de Reims afin de faciliter l’arrivée d’internes à Saint-Dizier.