La vaillante 205 ne les a pas lâchés
Jean-Marie Perquin et Dominique Thiébaud ont fait le plein de souvenirs après leur seconde participation au 205 Africa Raid, qui se déroulait dans le désert exigeant marocain. De casses en multiples crevaisons, rien ne leur a été épargné, mais ils sont allés jusqu’au bout de l’aventure.
Ils étaient revenus enchantés et envoûtés par le désert tunisien lors de leur première participation au 205 Africa Raid en 2021. L’envie de repartir les a gagnés très vite avec cette fois comme terrain de jeu le désert marocain qui devait être plus sablonneux. Cette épreuve de navigation, sans chrono, s’est déroulée du 27 octobre au 3 novembre. L’organisation alterne entre Tunisie et Maroc, c’était la 19e édition.
Fort de leur première expérience commune, Jean-Marie Perquin avait goûté au Maroc une première fois accompagné par Gaby Legros, la voiture est préparée avec minutie. Une Peugeot 205 diesel qui en a déjà vu pas mal puisque ce sera sa septième participation au rallye. Mais Dominique Thiébaud tient à alléger la caisse en supprimant ici et là des accessoires. Il renforce ailleurs et revoit le circuit de freinage dont les canalisations commençaient à présenter des signes de faiblesse inquiétants. Le système de gonflage automatique des pneus est désormais sur les quatre roues.
Un système qui permet de dégonfler les pneus, depuis le poste du navigateur, en dessous de 1 kg de pression pour passer les bancs de sable par exemple afin de régler la pression au mieux pour le passage dans le sable par exemple. De même, l’an passé ils se sont aperçus que leur dotation de pièces détachées était un peu trop conséquente. Elle est réduite et optimisée.
Sur le pied, rien ne peut leur arriver. Dans le désert, tout est possible… « C’était un peu particulier cette année. Le parcours était déjà plus long de 1 000 km puisque l’on a conduit pendant 3 000 km. On a vu plus de sable, mais on n’a pas pu la faire car on a cassé le support moteur et la pompe d’amorçage », commente Dominique Thiébaud. Leur système de gonflage optimisé ne leur servira que très peu. « On a arraché le système de gonflage dans un passage de cailloux. Il a donc fallu monter et descendre de la voiture régulièrement pour gonfler, dégonfler les pneus », poursuit Jean-Marie. « Le parcours était très cassant, beaucoup de cailloux, des routes qui ressemblaient à de la tôle ondulée sur des kilomètres. Tout tremblait dans la voiture. Un concurrent a même vu son tableau de bord tomber », rapporte Dominique. « Il y avait tellement de cailloux qu’un concurrent a percé sa protection moteur, son carter moteur ainsi que la pompe à huile. Le lendemain matin, il repartait », se rappelle Jean-Marie.
Redoutable herbe à chameau
Jean-Marie et Dominique n’échapperont pas à la panne traditionnelle d’un rallye-raid : la perte du pot d’échappement. « On ne s’en est même pas aperçu, c’est un concurrent qui l’a trouvé et nous l’a redonné », sourit Jean-Marie.
La solidarité entre concurrents est importante et elle n’est pas galvaudée. Tout le monde donne un coup de main le soir au parc assistance pour remettre d’aplomb les véhicules. Une rotule sur le train avant donne des inquiétudes, le jeu commence à se faire sentir. « Je n’ai pas encore mis la voiture sur cale pour voir, mais je pense qu’il n’en reste pas grand-chose », pronostique Dominique. Les cardans claquent également… Les crevaisons se sont enchaînées avec notamment l’herbe à chameau qui est un rasoir même sur des pneus renforcés. « Le moteur chauffait jusqu’à 120°c et finalement, c’est le seul qui ne nous a pas posé de souci », fait remarquer Jean-Marie.
Après l’épreuve, il a fallu remonter à Dampierre par l’autoroute depuis Tanger. « On a serré les fesses entre Marrakech et Tanger. Une fois en France, on savait que s’il arrivait quelque chose, on pouvait se débrouiller », commente Jean-Marie. Loin d’être refroidi par cette édition cassante, l’équipage pense déjà à la suite. « On va chercher une nouvelle caisse, certainement une essence qui est plus légère et plus puissante », annonce Dominique. A l’année prochaine…
Ph. L.