La transmission agricole, c’est l’affaire de tous
A l’initiative des Chambres d’agriculture de l’Aube et de la Haute-Marne, une rencontre était proposée aux professionnels et élus du territoire, mercredi 8 novembre, à Rupt. L’occasion d’échanger sur la transmission, un enjeu qui ne concerne pas seulement les agriculteurs.
Mercredi 8 novembre, ils étaient une quinzaine de personnes dans la salle des fêtes de Rupt. La commune située au sud de Joinville, accueillait la troisième des sept rencontres inTERREalto, proposées par les Chambres d’agriculture de l’Aube et de Haute-Marne. A destination des exploitants agricoles et des élus du territoire, ce temps d’échanges portait sur la transmission agricole. L’enjeu est essentiel. Et plus que jamais d’actualité.
Sur le territoire joinvillois, plus de la moitié des chefs ou exploitants agricoles, soit 376, sont âgés de 50 ans et plus. Et 30 % sont susceptibles de partir à la retraite d’ici 2026.
Contexte
« Le principal problème, c’est le manque d’anticipation. A 50 ans, l’agriculteur a encore des projets en tête. Mais à 60 ans, on le retrouve tout proche de la retraite, ne sachant pas quoi faire de son exploitation », constate Laurent Antoine, conseiller en stratégie pour les Chambres d’agriculture Aube et Haute-Marne. Conséquence, certains sont contraints de poursuivre leur activité jusqu’à 65, 68 voire 70 ans.
Plusieurs problématiques peuvent expliquer les difficultés de la transmission. Le coût moyen pour l’installation d’un agriculteur est chiffré à 474 000 € en Haute-Marne, mais les banques ne prêtent pas facilement aux jeunes, surtout à ce niveau. Le travail administratif fait qu’aujourd’hui, « un chef d’exploitation est comme un chef d’entreprise ».Thomas Courageot, jeune agriculteur basé à Marbeville, évoque aussi les contraintes liées à certains secteurs, comme l’astreinte pour l’élevage laitier.
Solutions
Mais il existe des solutions. Les Chambres d’agriculture de la région proposent des Points info transmission (PIT) ; un guichet unique pour informer, guider et épauler les agriculteurs qui souhaitent transmettre, tout en accompagnant les porteurs de projet. Des organismes comme la Safer jouent également leur partition.
Une communication plus positive sur la profession doit aussi être faite, à commencer par les protagonistes eux-mêmes : « On le voit lors de la Fête de l’agriculture, il y a peut-être une méconnaissance, mais les gens vous admirent », rappelait Franck Raimbault, avec sa casquette de président du Syndicat mixte du nord Haute-Marne. Ce dernier était l’un des (trop) rares élus présents avec Claude Malingre, maire d’Epizon et dans le métier depuis toujours. « Dans notre communauté de communes (Bassin de Joinville en Champagne, même constat pour l’agglo Grand Saint-Dizier Der et Vallées), on ne parle pratiquement pas d’agriculture, alors qu’elle est génératrice d’activité économique pour tout le territoire. C’est à nous aussi de porter ce message et de mener des politiques d’installation », suggère ce dernier.
En ce sens, Laurent Antoine a un exemple bien précis : « Conserver des parcelles et les dédier pour les jeunes qui souhaitent se lancer ». Dans le même genre, le président de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne, Marc Poulot, évoquait le cas d’un voisin, « un jeune éleveur, accompagné par un petit village en Meuse ». Thomas Courageot parle lui des aménagements routiers, pour certains pas adaptés aux engins agricoles. Bref, chacun peut jouer un rôle en faveur de la transmission agricole.
Prochaine rencontre inTERREalto sur le département, mercredi 15 novembre à 17 h, à la Maison de l’agriculture à Chaumont.
Louis Vanthournout
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