Les murs ont la parole : la tour d’Orval
On parle souvent de la tour de Navarre, la plus massive de Langres. Mais ce dimanche, portons notre regard sur la tour d’Orval, sa jumelle…
La tour d’Orval n’était pas prévue dans les plans initiaux. Mais comme la tour de Navarre avait été surélevée en 1515 pour mieux protéger le Sud de la ville, sa construction était indispensable. En effet, la terrasse n’était plus accessible depuis le chemin de ronde. Il était donc impossible d’y monter l’artillerie lourde. La solution adoptée par les architectes a été d’équiper la tour d’Orval d’une rampe montant en spirale jusqu’à la terrasse. Empruntée par les hommes et les chevaux qui déplaçaient les pièces d’artillerie, la forme de sa voûte est remarquable, avec une alternance de voûtes de 3 et de 4 croisées d’ogives. Par cette juxtaposition de triangles et de trapèzes, les bâtisseurs ont réussi à couvrir une rampe à vis. Durant la montée, on distingue une casemate chargée de défendre les accès aux salles, une poterne désormais bouchée, qui permettait d’accéder aux fossés et un puits qui atteint la nappe phréatique à 20 m sous la tour. L’originalité vient également des décors sculptés : acrobate malicieux, diables aux oreilles pointues, une date (26 février 1517), une chouette, un ours et une chauve-souris qui complètent ce programme plein d’humour. Plus haut, les clefs de voûte portent les armes de la ville, du gouverneur de Champagne et du roi de France.
De notre correspondante Angélique Roze