La tour de l’église Notre-Dame, au sommet de l’histoire
AU DÉTOUR DES TOURS (4). Notre série sur les tours s’achève ce samedi 26 août avec la tour de l’église Notre-Dame, qui surplombe le centre-ville. Accès difficile et vue imprenable résument l’ascension de cette partie originelle de l’édifice construit au tout début du XIIIe siècle.
Une lourde porte en fer grise, bien visible depuis son parvis, rue Emile-Giros, y donne accès. Où ? Au sommet de la tour de l’église Notre-Dame, à une quarantaine de mètres plus haut. La Ville nous a permis d’accéder cette semaine à cet endroit fermé au public du fait de sa dangerosité d’accès.
Comptez 98 marches, en pierre, puis en bois. Et encore quelques marches frêles, des planches de bois pour accéder à un escabeau en acier, scellé au milieu de ce loft pour pigeons.
Vue imprenable
La trappe ouverte, un dernier effort physique s’impose pour arriver au sommet de Notre-Dame. Une vue imprenable sur le centre-ville s’offre à nous, sur les Halles, la tour Miko, la chapelle de l’Estic ou encore le nouveau parvis libéré des Petites halles. À l’horizon, on aperçoit en ce début de matinée dégagé les châteaux d’eau d’Yto et de Focast ou encore, le Jard et le début de la forêt du Val.
Un joli point de vue malheureusement inexploitable pour le tourisme, à moins de travaux colossaux. Dommage, car le jeu en vaut la chandelle. À peine entrés par cette petite porte grise, nous tombons nez à nez avec les pierres de l’édifice bâti en 1202 par Guy de Dampierre. Cette partie-là est originelle. « Pendant le siège de 1544, la tour, utilisée comme poste d’observation et de défense, fut une cible de choix pour les impériaux qui lui causèrent d’importants dégâts », peut-on lire dans l’ouvrage historique de référence de la ville, Vieilles rues, vieilles pierres de Saint-Dizier, du chanoine Petit.
Si l’église a connu quelques métamorphoses, sa configuration actuelle, datant de la fin du XVIIIe siècle, a échappé à l’incendie de 1775 et à la Révolution française.
Le grand orgue et les cloches
Autre information importante relevée dans cette « bible », les travaux de réfection du milieu du XVIIe siècle, quand sur ordre de l’évêque, « on incrusta dans les pierres de la tour sud quatre gros boulets encore visibles, près desquels on grava cette inscription : « Ces ruines, faites par Charles 5, en l’an 1544, régnant François-1er, ont esté réparées du règne de Louys 13 en l’an 1634 (sic) ».
Avant l’arrivée au sommet, plusieurs portes s’ouvrent à nous. L’accès au grand orgue, d’abord avec un couloir qu’utilisent les organistes et un autre passage plus étroit pour accéder au mécanisme. En montant, une porte donne accès entre la tour et le presbytère.
Au cours de la visite, nous avons aussi pris des marches en bois, fortement dégradées par le temps et les volatiles, pour accéder à une pièce où se trouvait il y a quelques années l’une des cloches. Aujourd’hui, trois grosses cloches se situent juste en dessous de la tour, raison pour laquelle il faut bien calculer son passage en dehors des quarts d’heure !
N. F.
Au détour d’autres tours ?
C’est la visite de la tour géodésique du Der, à Giffaumont, qui nous a donné envie de rester dans l’univers des tours et des points culminants du secteur. Nous avons vu l’emblème (Miko), le vestige industriel (le château d’eau d’Yto), la curiosité que l’on ne connaissait pas (la tour géodésique d’Ancerville) et visité Notre-Dame. Des pépites comme cela, il y en a des dizaines, parfois cachées, comme à la limite de Sommermont et de Maizières, tel que nous l’a fait remarquer un de nos collaborateurs. Bien cachée dans les bois, elle aussi… jhm quotidien s’y était rendu il y a une vingtaine d’années, y trouvant à l’intérieur la borne de l’IGN (Institut géographique national).