La tombe du Sergent Kiefer stabilisée
Le Souvenir français et la commune d’Ancerville ont entrepris la restauration de la sépulture d’un poilu de la 1re guerre mondiale, le sergent Kiefer, 107 ans pile après qu’il fut tombé au champ d’honneur.
Samedi 14 mai, une pelleteuse pilotée par l’adjoint au maire Gérard Chalon est intervenue pour ôter successivement la croix et la stèle en pierre de 500 kg avant de soulever la dalle pour qu’elle retrouve sa position horizontale. L’aide bienvenue d’autres membres du Souvenir Français, comme Michel Parisot délégué sud meusien, Frédéric Ruillier et Michel Gérard, respectivement président et trésorier de la section de Commercy, a permis de mener à bien la délicate opération. La veille, avec force huile de coude, 6 h de patience et une brosse métallique, Jean-Noël Fournier, le président du Souvenir Français section ancervilloise et conseiller municipal était venu à bout de l’encrassement causé par les ans, non sans avoir débarrassé la sépulture de la plante envahissante qui la recouvrait totalement et qui semblait être une sorte d’alocasia aux feuilles géantes (qu’on appelle aussi oreilles d’éléphant).
L’opération a été considérée comme un devoir de mémoire, tel un hommage rendu à celui qui, comme tant d’autres, a sacrifié sa vie pour la France. Né à Ancerville en 1884, Georges Kiefer a connu un parcours atypique dans sa courte vie. Il est devenu engagé volontaire pour trois ans en novembre 1903 alors qu’il est séminariste. Cela lui vaudra un degré d’instruction général de niveau 5, le maximum réservé aux bacheliers ou licenciés. Toujours dans la même arme, l’infanterie, mais passant d’un régiment à l’autre, il est “rendu à la disponibilité” en septembre 1904 puis il va effectuer des “périodes”, de novembre 1905 à avril 1907. Entre-temps, il est passé caporal en 1906. De nouveau rappelé le 2 août 1914, il devient sergent le 11 septembre 1914 avant de tomber au champ d’honneur le 14 mai 1915 à Carency (Pas-de-Calais). Un jugement du tribunal de Wassy, transmis à la mairie de Chamouilley, son lieu de résidence, attestera de son décès le 7 janvier 1920 indiquant “genre de mort : tué à l’ennemi”. La guerre avait sans doute changé sa vision de la vie car il s’était marié comme l’atteste le secours de 200 francs accordé à sa veuve en 1919.
La tombe a presque retrouvé son lustre d’antan, il ne reste que les finitions avec l’ajout de grève et de béton sous la dalle qui s’est embellie d’une stèle et d’une croix elles aussi nettoyées.