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La sylvothérapie pour se ressourcer

Dentiste en retraite, Florence Guérin a ouvert un centre de sylvothérapie en juin 2019, à Recey-sur-Ource. Une activité qui se pratique au plus près de la nature et qui présente bien des vertus pour prévenir ou apaiser certains maux.

Ouvrir un centre de sylvothérapie dans l’enceinte du Parc national, cela semble logique. Florence Guérin a mûrement réfléchi son projet avant de se lancer. Dentiste, établie à Lyon dans le cinquième arrondissement, elle a quitté la ville pour s’installer en Côte d’Or et reprendre un cabinet de dentiste à Recey-sur-Ource. Retraitée depuis, 2015, elle a décidé de proposer une activité complémentaire aux gîtes ruraux qu’elle a créés en lieu et place de son cabinet. Car à son départ, il n’a pas été repris… « Je voulais aller à la campagne », détaille-t-elle. Et elle n’a pas été déçue. Longtemps investie en tant que maire, puis conseillère générale, elle a décidé de laisser tomber la politique. L’intérêt pour la nature, les arbres et plus spécifiquement la sylvothérapie lui est venu par hasard. « Quand j’étais maire, il y avait un agent ONF qui était très écolo. Nous avons créé un parcours dans le marais des Brosses. C’est lui qui m’a dit : “Il y a un truc génial : c’est la sylvothérapie. Vous devriez acheter le livre de Georges Plaisance”. C’est ce que j’ai fait, mais je me suis endormie à plusieurs reprises sur l’ouvrage (rires), car c’était très technique ! » Pour autant, la graine était semée dans son esprit… Elle aillait germer doucement.

« Notre bureau, c’est la forêt ! »

La lecture de l’ouvrage, aussi technique soit-il, a eu pour effet « de réveiller mon instinct scientifique », observe Florence Guérin, avec du recul. La création du Parc national au moment de sa retraite lui a donné l’élan pour mener son projet à terme. L’équipe du GIP, à laquelle elle a demandé conseil, l’a orientée vers Laurence Monce. « C’est une universitaire, naturopathe, qui a étudié en Italie où cette spécialité est reconnue », poursuit Florence Guérin. Cette dernière a suivi une formation en compagnie de la spécialiste, « en forêt de Rambouillet ». Et son travail avec elle se poursuit. « J’ai déposé un mémoire sur “les animaux et la forêt”. »

Le centre de sylvothérapie de Recey-sur-Ource est officiellement né en juin 2019. « Notre bureau, c’est la forêt ! » Il s’adosse à trois gîtes, indépendants ou reliés, suivant les besoins. « C’est une prestation que je propose en plus, libre aux hôtes d’en bénéficier ou non. »

Un programme personnalisé

Les services proposés par la sylvothérapeute sont adaptés sur mesure. « On commence toujours par une séance au cours de laquelle on discute. Nous faisons aussi le test de l’arbre », indique-t-elle. Cette prise de contact permet d’évaluer les besoins et de fixer les objectifs. « Les gens viennent avec un but : ils ont une addiction (aux écrans ou plus traditionnelle), ils manquent de confiance en eux ou ont vécu un deuil, j’ai aussi des ados en crise, des familles recomposées ou les entreprises pour la cohésion de groupe… » Les motifs peuvent être nombreux. La réponse est toujours sur mesure.

Pour compléter ses installations, Florence Guérin projette de créer un coin SPA, avec hammam et bain bouillonnant et un bol d’air Jacquier, connu pour revitaliser les voies respiratoires.

Sylvie C. Staniszewski

Concrètement, ça donne quoi ?

Il existe plusieurs volets dans la sylvothérapie. « L’aspect curatif parle aux gens, car on s’approche de la médecine. Le principe est simple : on utilise la production naturelle des arbres pour soigner ou prévenir. On en guéri pas un cancer, on fait de la prévention. L’arbre est un être génial, il est immobile mais se défend lui-même. Pour cela il produit des huiles essentielles, des tanins. Cela stimule le système immunitaire, la respiration. Être en forêt offre aussi un bon bol d’air et on subit l’influence des couleurs. La bactérie qui se trouve dans la terre – myco bacterium vacae – fortifie la mémoire et la production de sérotonine », détaille la spécialiste.

Le volet énergétique de la sylvothérapie permet d’utiliser les échanges électromagnétiques avec l’arbre. C’est l’image qui plaît en général à la presse et que Florence Guérin n’aime pas trop, car elle peut renvoyer à une idée fausse. « L’image de la sylvothérapeute qui enlace un arbre… Je n’aime pas tellement. Cela donne l’impression de quelqu’un qui est perché ! » Pour saisir tous les enjeux, Florence Guérin a suivi un stage de radiesthésiste. « Nous entrons en connexion avec les arbres. Mais avant, nous leur demandons la permission, avec une baguette de sourcier. Il arrive que l’arbre refuse. (…) Les gens se fondent dans l’arbre, ils ne pensent à rien d’autre… » Le chêne serait plutôt paternaliste, le hêtre « est l’adolescent de la forêt », le tilleul est l’arbre mère, l’épicéa plutôt tonique, le charme est bienveillant et protecteur.

Le côté culinaire de la sylvothérapie est plus anecdotique. « Il arrive que l’on mange des aiguilles de pins ciselées avec du beurre, c’est très bon. »

Le volet récréatif et ludique apporte un grand bien-être. « Quand il pleut, on organise des ateliers avec des choses de la forêt. C’est très bien car on oublie tous ses problèmes ! Cela marche avec tout le monde, aussi avec les chefs d’entreprise ! » Il peut aussi s’agir de créer du land’art ou des mandalas.

Une petite équipe

Pour mener à bien son projet, Florence Guérin s’est associée avec des collègues. Toutes Haut-Marnaises, elles peuvent intervenir suivant les options sélectionnées par les hôtes. Manon Lavoine est masseuse et propose des massage bien-être. Christiane Neumuller est naturopathe et aromathérapeute. Elle propose notamment des ateliers en lien avec les plantes et actuellement la création de gel hydroalcoolique maison par exemple. Anne Fréquelin-Martinotti donne des cours collectifs au village et propose du yoga à ceux qui le souhaitent. Marie Heitz intervient pour sa part en tant que sophrologue.

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