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La Sueurre des pêcheurs de truites

En ce samedi d’ouverture, il n’y avait pas foule au bord de la Sueurre, entre Rimaucourt et le pont de Vignes-la-Côte. Mais ceux qui traquaient la truite au fond de son repaire sont de vrais mordus.

Le froid pique ce matin au lever du jour, vers le château de Rimaucourt, près d’Andelot. Les eaux de la rivière La Sueurre sont en baisse et d’une transparence qui ne pardonnera pas la moindre maladresse.

Sur le parcours de La Truite andelotienne, qui longe l’esplanade de la place du Fourneau, quelques pêcheurs traquent déjà les salmonidés, bien que le gel s’installe dans les anneaux de la canne.

Entre les jeux d’enfants et le mini-golf, Hervé Thion a déjà mis au sec un saumon de fontaine. De taille respectable, il a été tenté par un vairon monté sur une godille.

Né au bord de l’eau, dans une maison située à proximité, il s’est expatrié à Bourmont, mais revient pour l’ouverture. Un moment qui est aussi une affaire de famille. Il est accompagné de sa fille et d’autres Thion pêchent plus loin.

Ainsi son cousin Marcel est venu de région parisienne. Il pratique à la cuiller au lieu-dit du pont de la Lisse.

Au même endroit, on retrouve une figure rimacourtoise, Jean-Marie Cotton. Il pêche au ver dans le remous du vannage, sur son emplacement de prédilection.

«Une rivière magnifique»

De l’autre côté, vers l’école, Claude Thion, le père de Marcel, a vu une magnifique truite arc-en-ciel de 50 cm se pendre à sa cuiller Mepps Aglia n°3 dorée. Une prise réalisée dans le bief privé qui jouxte le parcours de La Truite andelotienne.

Il est déjà 9 h quand les pêcheurs regagnent les voitures. La matinée de pêche n’est pas terminée, mais c’est l’heure du casse-croûte où s’échangent impressions et renseignements.

Frédéric Borne, membre de «la famille la plus nombreuse de France : un tous les kilomètres», est venu de Côte-d’Or. Il découvre un «joli parcours très sauvage, une rivière magnifique».

Il est venu en week-end pour l’occasion dans la famille d’un ami, Yohann Meknaci, lequel pratique avec son père Daniel. Tous trois partagent un moment de convivialité avec d’autres pêcheurs avant de repartir traquer les truites à la teigne, aux leurres ou au vairon.

Plus loin, dans une courbe de la Sueurre, un pêcheur contrôle canne haute la dérive de son esche, les doigts engourdis par le froid et la longue pause depuis septembre.

C’est aussi cela l’ouverture de la truite. Des moments magiques où l’on retrouve les gestes d’une passion endormie par l’hiver, dans une nature qui se prépare à l’arrivée du printemps.

Jean-Noël Deprez

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