La spectroscopie, pour étudier l’Univers
Astronomie. Une trentaine de personnes ont assisté vendredi 17 mars à l’Observatoire de Valcourt à la conférence “Sonder l’Univers avec la spectroscopie” proposée par la Société d’Astronomie de Haute-Marne et donnée par Pietro Bergamini.
« La spectroscopie, c’est un moyen de voyager loin sans quitter la Terre. Nos connaissances sur l’Univers proviennent essentiellement du rayonnement électromagnétique », a d’emblée lâché Pietro Bergamini. La spectroscopie est la décomposition de la lumière en ses différentes longueurs d’onde.
Certaines sources émettent une lumière composée d’un petit nombre de couleurs très précises, bien distinctes les unes des autres. D’autres produisent toutes les couleurs sans discontinuité. D’autres encore une lumière continue, mais marquée de raies sombres.
Tous ces comportements donnent des informations sur l’objet qui a émis la lumière, et permettent d’en comprendre la physique. « Des informations qu’il faut décoder », a souligné l’intervenant. « La lumière est la partie du rayonnement que nos yeux perçoivent, mais il y en a d’autres comme les rayons infrarouges et ultraviolets ou les ondes radio », a précisé Pietro Bergamini.
Il a établi un historique des découvertes faites au XVIIe siècle avec Newton qui fit passer de la lumière solaire blanche à travers un prisme de façon à la décomposer en rayons lumineux de différentes couleurs. L’étude des spectres de la lumière du Soleil (l’arc-en-ciel est un exemple connu de tous) a donc commencé avec Newton.
« En observant plus finement, on a découvert des raies sombres dans ces spectres. Elles constituent la “signature” des atomes de matière contenue dans les couches externes du Soleil. C’est ainsi que l’on a pu apprendre la composition de l’atmosphère du Soleil et aussi sa température. Cette technique a été étendue aux autres astres, tels que étoiles, nébuleuses, galaxies etc », a-t-il expliqué. De quoi en apprendre “énormément sur la composition et la structure de l’Univers”. Par exemple la “fuite” des galaxies qui a pu être mesurée par spectroscopie, indiquant que l’Univers est en expansion. Les applications sont multiples.
“D’autres découvertes pour bientôt”
« Par cette technique on a aussi décelé la première exoplanète en 1995. Sur Mars, les satellites et les rovers l’utilisent pour analyser les roches. L’évolution des instruments, comme le télescope spatial James Webb, promet d’autres découvertes pour bientôt », a conclu Pietro Bergamini.
En raison du temps pluvieux, l’observation du ciel au télescope n’a pu se faire à l’issue de la conférence mais une séance au planétarium Paul-Macquart a été organisée en fin de soirée pour les volontaires.