La souffrance au travail décortiquée
Samedi 4 février, au salon de la librairie A la Une, Anne-Catherine Sabas a donné une conférence sur le thème de son livre paru il y a onze ans «Triompher de la souffrance au travail».
Anne-Catherine Sabas est psychanalyste depuis 25 ans, actuellement à Fontenay-sous-Bois. Elle va ouvrir un nouveau cabinet à Chaumont où elle habite désormais, avec l’intention de développer la téléconsultation. Devant une vingtaine d’auditeurs, Anne-Catherine a d’abord expliqué que c’est à force de recevoir des clients pour leur mal-être au travail, qu’elle est devenue experte sur le sujet. L’étymologie du mot travail, du latin tripalium, signifie torture. C’est tout dire. Et pourtant, la vie en société est basée sur l’échange du travail des uns contre celui des autres. Au-delà des exigences de quantité et de qualité, le problème est plus souvent d’ordre relationnel, avec la hiérarchie ou entre collègues, gradué du manque de considération et/ou de moyens alloués, jusqu’au harcèlement.
Elle a évoqué la triste affaire des suicides à France-Télécom, qui a déclenché une prise de conscience nationale. Les patients lui sont envoyés par des médecins, alertés par un cortège de symptômes physiques. La psychologue va “décortiquer”, clarifier l’origine du mal-être. Il y a ceux qui ont un travail trop dur, aussi ceux qui le jugent en dessous de leurs capacités ou encore les boulimiques du boulot. Il lui est facile de dire “prenez des vacances”, elle ne délivre pas d’arrêt maladie. Anne-Catherine a répété à plusieurs reprises que chaque cas était particulier. Elle a cité des exemples, la cohabitation conflictuelle à cause d’une fenêtre, entre un claustrophobe et une frileuse, aussi de reconversions, d’une notaire devenue boulangère, d’une femme médecin devenue tapissière… Après quelques échanges avec l’auditoire, Anne-Catherine Sabas s’est livrée à une séance de dédicaces.
De notre correspondant Benoît Gruhier