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La SMPI à moitié détruite par les flammes à Saint-Dizier

Victime collatérale de l’incendie qui s’est déclaré dans l’entrepôt de Steve production, dans la nuit du 1er au 2 novembre, la SMPI se retrouve sans outil de travail. Les sept salariés vont être mis au chômage technique.

Les deux ouvriers de la Société mécanique prestations industrielles (SMPI), venus mardi matin soutenir leur patron, ne s’attendaient pas à un tel désastre. « Quand on voit la devanture qui n’est pas touchée, on ne pensait pas que c’était aussi important, mais quand on est rentrés… », disent-il avec étonnement. Si la chaudronnerie est intacte, il ne reste plus rien de l’atelier de tournage et d’usinage de cette entreprise, qui fabrique des pièces détachées pour la robotique et les industries, notamment pour la cristallerie d’Arques et Yanmar.

Juste une cloison

L’expert mandaté par l’assurance est déjà sur place. Il fait le tour du bâtiment de la SMPI, détruit dans la nuit du 1er au 2 novembre, touché par l’incendie qui s’est déclaré vers 18 h chez Steve production. Seul un mur séparait ces deux entreprises. « C’était du placo ! », déplore Stéphane Pellerin, en montrant quelques lamelles métalliques qui figurent le reste de la cloison. Juste derrière, un grand vide, l’entrepôt de Steve production d’où s’échappent encore des fumées âcres. Des jouets, du plastique, des costumes pour faire la fête y étaient stockés. « Cela constitue beaucoup de combustibles. C’est la raison pour laquelle le feu est monté vite en puissance », expliquait un responsable des sapeurs-pompiers de Saint-Dizier.

L’entrepôt de Steve production, d’où émanent encore de nombreuses fumées. On distingue ce qu’il reste du mur qui séparait la société avec la SMPI, située à gauche.

Malgré l’immense déploiement des secours, « les murs et les bâtiments sont prêts à s’effondrer », selon Arnaud Pitoizet, l’expert. Aucun chiffrage des dégâts n’est encore possible mais Stéphane Pellerin n’a qu’à marcher dans son entreprise pour les constater : « La machine a complètement fondu. On en avait une neuve, elle avait fonctionné 24 h seulement. Et vous voyez ces pièces, c’était fini, on devait les envoyer à la Cristallerie d’Arques ».

Redémarrer le plus vite possible

Devant l’urgence de la situation, l’expert assure « trouver des solutions rapides pour redémarrer l’activité. Le bâtiment n’est plus utilisable mais on va sauvegarder ce qu’il reste et trouver du matériel ». Un défi qui rend sceptique le dirigeant de la SMPI : « Il faut un an et demi pour faire venir une machine-outil neuve, ça vient de Chine, de Thaïlande, les délais sont devenus pire que pour une automobile ». Même si la chaudronnerie n’a pas été touchée, son activité s’avérait complémentaire à l’usinage et au tournage, la société ne peut plus produire de pièces, et risque de perdre ses clients. D’ores et déjà, Stéphane Pellerin a avertit Yanmar qu’il ne pouvait plus les fournir.

Une machine a complètement fondu sous la chaleur des flammes.

Ses sept salariés devraient être mis au chômage technique, « j’ai fait une demande », confirme le dirigeant. Face à cette épreuve, il peut compter sur ses ouvriers : « C’est une entreprise familiale, on est peu, on est là pour le soutenir ».

Marie-hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Manque de soutien

« je suis très content que le maire m’a appelé, et que le préfet soit venu », ironise avec amertume Stéphane Pellerin, qui n’a reçu aucun soutien de la part de la Ville et de l’Etat. « On avait un beau chiffre d’affaires, on nous dit de faire tourner l’économie. Ils savent prendre les taxes, mais être présents… Seul le liquidateur judiciaire, que j’avais côtoyé lors du dépôt de bilan en 2008, s’est déplacé ce matin pour m’encourager », confie le dirigeant.

Lundi soir, le feu s’est propagé à la société SMPI, brûlant la moitié de son bâtiment.

Un incendie difficile à maîtriser

Face aux risques d’explosion, notamment dus à la présence de l’entreprise Ferro  qui possède des composants chimiques, les secours ont déployé les gros moyens. Huit casernes de sapeurs-pompiers de tout le département ont fait le déplacement pour lutter contre les flammes. Trois échelles aériennes ont été utilisées afin de surplomber le feu, avec trois lances qui débitent 1 000 litres d’eau par minute.

Malgré cela, « la situation était complexe. Les bâtiments sont accolés, il fallait donc éviter le risque de propagation. Les objets de Steve production étant très combustibles, nous avons mis du temps à contenir les flammes. Et nous avons connu  un problème d’alimentation en  eau, les poteaux ne délivraient pas assez d’eau », expliquait un responsable de la caserne bragarde.

Les 400m2 de l’entrepôt Steve production ont été détruits mais, après avoir lutté toute la nuit, le feu a été éteint vers 9 h, mardi. Une surveillance des lieux a été mise en place, seuls les centres de Chaumont, Saint-Dizier et Bettancourt sont restés mobilisés. « Nous utilisons des caméras thermiques pour voir s’il y a un risque ou pas, et effectuons des rondes dans l’après-midi et au soir », précisait hier le responsable, qui ne savait pas encore si une veille serait maintenue la nuit. 

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