La sécurité aussi – L’édito de Patrice Chabanet
Que la fête commence ! Que les fêtes commencent, devrait-on dire. On pense bien sûr à la finale de la Coupe du monde de football demain après-midi. On pense aussi aux festivités du 14 juillet qui auront déjà commencé hier soir avec les traditionnels feux d’artifice. Sans oublier, en arrière-plan, les premières étapes du Tour de France et les départs en vacances. Bref, la France s’évade de la grisaille ambiante, de la dureté des temps économiques et des polémiques politiques. L’heure est donc à l’insouciance, mais pas tout à fait.
La sécurité est devenue la priorité dans une période où le terrorisme rôde au-dessus de nos démocraties. Sa menace demeure à un haut niveau. Chaque rassemblement populaire est une cible potentielle. En cas de victoire de la France sur la Croatie, ce sont des millions de personnes qui vont envahir les centres de nos villes et de nos villages. Le gouvernement a annoncé la mobilisation de plus de 110 000 policiers et gendarmes, et de 44 000 sapeurs-pompiers. Il sait très bien que tout drame lui serait reproché pour laxisme ou manque d’anticipation. C’est la dure loi de la politique.
Cela dit, la sécurité n’est pas l’affaire des seuls pouvoirs publics. Elle concerne chaque citoyen. Les Français que l’on dit frondeurs ont évolué dans leurs comportements : ils se plient plus volontiers aux contrôles qui ponctuent leur vie quotidienne. Montrer patte blanche à l’entrée d’une fan zone est entré dans les habitudes, même si cela constitue une petite contrainte en décalage avec ce que devrait être un moment de détente ou de pur bonheur. Mais c’est le (modeste) prix à payer pour réduire toujours plus le risque terroriste ou, tout simplement, pour contrecarrer les plans d’un déséquilibré. Au-delà, n’oublions pas l’essentiel : la sécurité est d’abord là pour nous permettre de faire la fête au nez et à la barbe de ceux qui voudraient mettre un éteignoir sur notre mode de vie.