Xavier Leseur : « la saison est encore longue »
Le Haut-Marnais Xavier Leseur, entraîneur du Handball Ajaccio club, fait du bon travail avec l’équipe féminine corse, en tête de sa poule de N2, malgré les blessures. Si la montée en N1 serait une belle récompense, le coach corse sait que le chemin est encore long.
Quotidien : Après neuf journées (sept victoires, un nul, une défaite), vous êtes 1er avec Mazan/Sorgues. Satisfait ?
Xavier Leseur : « Je suis toujours insatisfait ! Pour moi, nous avons perdu des points contre Aix et Nice et il y a forcément de la déception. Contre Nice, on fait un non-match et on l’a payé cash. A Aix, on réalise un match moyen face à une équipe que l’on doit battre sans difficulté. Maintenant, pour les équipes Corses, les matches à l’extérieur sont toujours difficiles, avec des déplacements en avion, et beaucoup d’attente à l’hôtel avant les matches. Dès que l’on est moins bien, nous sommes en galère et nos victoires à l’extérieur n’ont pas été très probantes. »
Quotidien : Comment améliorer cela pour la seconde partie de saison ?
X. L. : « Les joueuses doivent gérer les déplacements différemment, notamment sur l’aspect mental et psychologique. Et ce dès dimanche, à Nice, une des meilleures équipes du championnat, actuellement 4e. Il faut également savoir que nous devrons aller à Mazan… »
Quotidien : Pouvez-vous nous parler de votre effectif ?
X. L. : « Le groupe a été renforcé à l’intersaison, avec l’arrivée de Salonne Yabon, qui a joué en D1 en Turquie et en Grèce. Agée de 35 ans, elle apporte son expérience et elle a “un rôle de maman”. Par hasard, une jeune pivot d’Aulnay-sous-Bois m’a contacté et a été séduite par le projet. Il y a également eu le départ de nos deux gardiens, un poste où il n’est pas facile de recruter. Lors de la reprise, le 18 juillet, j’avais le sentiment d’une équipe bien modelée, mais le 27 août, ma deuxième arrière gauche s’est rompue les ligaments croisés à l’entraînement. Une arrière gauche internationale espoirs serbe, Sandra Radovic, est arrivée, mais pas avant fin octobre en raison des papiers. Et le 3 octobre, lors du derby, notre ailière gauche a également été victime d’une rupture des ligaments croisés ! Sur ce poste, il n’y avait pas de doublon. Finalement, avant le 31 décembre, la capitaine de l’ASPTT Strasbourg, Samaa Mafsal, a signé sur le poste d’ailière. Malgré toutes ces blessures, en cette période de pandémie, nous sommes premiers. Depuis le 27 décembre, on se prépare pour aller à Nice ce dimanche, mais la rencontre est reportée, les Niçoises ayant plusieurs cas de Covid-19. Chez nous, un protocole est mis en place, avec des tests quatre fois par semaine pour les entraînements, joueuses et staff. Pour autant, nous ne sommes à l’abri de rien… »
« Une équipe construite pour aller en N1 »
Quotidien : Quelles sont les forces de l’équipe ?
X. L. : « C’est un collectif qui vit bien ensemble sur et hors du terrain. Il y a de la rigueur et de l’implication à chaque séance d’entraînement. Les filles sont exigeantes. C’est bien, car elles feront les choses encore mieux. Il y a des filles expérimentées et elles apportent aussi leur rigueur. Il ne faut pas oublier les jeunes du club qui intègrent l’équipe et qui jouent. »
Quotidien : Qu’est-ce que les filles doivent améliorer ?
X. L. : « Elles doivent être plus efficaces dans l’utilisation du ballon, dans le jeu grand espace et sur les montées de balles. On récupère beaucoup de balles, mais on les rend à l’adversaire… »
Quotidien : Quel est l’objectif sur cette seconde partie de saison ?
X. L. : « Valider la montée, elles le méritent. Historiquement, ce serait la première équipe corse en N1 et, en 2022, ce sont les 60 ans du club. J’ai une équipe construite pour aller en N1, mais il y a plein de paramètres qui font que l’on peut être très déçus. En début de saison, je n’ai pas annoncé la montée comme objectif, car la saison est très incertaine et c’est une poule difficile et super homogène, avec plusieurs équipes réserves. J’ai l’effectif pour la N1 et les filles se donnent les moyens d’y aller, mais il y a de nombreux aléas et la saison est encore longue avec treize matches à jouer. »
Quotidien : Personnellement, comment vous sentez-vous en Corse ?
X. L. : « Je me sens bien partout ! Les dirigeants sont reconnaissants de mon travail. C’est le handball qui prime. Mon ambition, c’est d’entraîner le plus haut possible. Au club, j’ai beaucoup de liberté dans plein de trucs et les dirigeants, jeunes, sont toujours prêts à faire des choses. Ici, il y a plein de projets dont celui des filles. Je fais du bien au club. Je m’investis car j’aime cela, j’aime rendre service. Ajaccio est une ville dynamique, ce qui est différent de Chaumont. Maintenant, il y a également beaucoup d’inconvénients. La Corse est jolie, les gens sont sympas, mais c’est loin, notamment pour mes activités à Chaumont. »
Yves Tainturier