La saga – L’édito de Christophe Bonnefoy
Comment savoir si l’annonce faite lundi est une véritable bombe qui va au-delà de la simple personnalité d’un joueur ou au contraire un épisode supplémentaire dans une carrière trop souvent tumultueuse ? En soi, que Paul Pogba ait été contrôlé positif à la testostérone relance un débat douloureux sur le dopage. Et terrible, tant le sport, notamment sur les pistes d’athlétisme ou les routes du Tour de France – et bien d’autres, évidemment – n’en finit pas de souffrir de suspicions qui à l’évidence ne se nourrissent pas que de rumeurs…
Concernant le joueur lui-même, on ne peut que regretter un parcours de vie qui laissait pourtant augurer du meilleur. Quel gâchis, en résumé… On a d’abord connu celui qui avait l’envergure d’un Zidane ou pour le moins d’un footballeur qui devait marquer sa discipline à jamais. Le sportif a touché les étoiles. En club. Mais aussi avec les Bleus et le titre de champion du monde en 2018. Puis il a connu les baisses de forme. Les blessures. Puis les affaires extra-sportives, en famille carrément. Comme victime présumée. Puis à nouveau la fébrilité sur les terrains. On compte les maigres minutes passées sur la pelouse ces derniers mois.
Ironie de l’histoire : le jour du contrôle antidopage qui pourrait lui être fatal sportivement coïncide avec un match de son équipe de club, la Juventus. Le 20 août. Mais Pogba n’était pas entré en jeu ce jour-là. Décidément…
Triste sort, finalement. Triste possible fin de carrière surtout. Comme d’autres, avant lui, qui devaient décrocher la Lune mais se sont pris les pieds dans le tapis.
c.bonnefoy@jhm.fr