La routine – L’édito de Patrice Chabanet
La routine – L’édito de Patrice Chabanet
La nouvelle majorité a été mise dans le bain dès le lendemain des législatives. Le terrorisme a tenté de commettre un attentat sur l’avenue la plus emblématique de la capitale. Effet médiatique assuré. Certes, l’auteur a raté son coup, mais les armes trouvées dans son véhicule montrent qu’on est passé tout près d’une nouvelle tragédie. La tentative d’hier ne fait qu’allonger la longue liste des attentats commis sur notre territoire ou chez nos partenaires européens. L’exemple britannique est éloquent à cet égard. C’est triste à dire : les actions terroristes sont en train de se banaliser dans une routine meurtrière. En dépit des progrès réalisés par les services de renseignement, la pathologie qu’est l’islamisme radical reste virulente. La preuve par les attentats. En l’occurrence, il demeure des incohérences qui mériteront des éclaircissements. Comment un fiché S peut-il bénéficier d’un port d’armes et s’affilier à un club de tir? Visiblement, il y a eu, pour le moins, de graves dysfonctionnements administratifs.
Du coup, le débat sur l’état d’urgence prend une nouvelle vigueur. Sauf à vouloir rester crispé sur des positions idéologiques – et angéliques – il est clair que l’état de guerre que nous impose le terrorisme islamique justifie des mesures d’exception. L’efficacité des forces de l’ordre est à ce prix. Il est tout aussi patent qu’un état d’urgence ne peut s’inscrire dans l’éternité. Il faudra bien en sortir un jour ou l’autre. Le gouvernement prévoit un retour à la normale qui ne serait pas tout à fait… normal, avec le transfert de mesures d’exception dans le droit commun. Cela nous promet de belles joutes parlementaires, dès les prochaines semaines. Il se pourrait bien que l’ampleur de la menace terroriste détermine le mouvement du curseur dans les dispositifs juridiques.