La rosace orne de nouveau la façade de l’église
Jacques Viard continue son travail d’artiste à l’intérieur de l’église de Bourg. Après la rosace, ce sera la verrière que l’on verra bientôt installée.
Depuis plusieurs jours, le restaurateur de tableaux est de retour dans l’église du village. Grâce à son talentueux et minutieux travail, la nouvelle rosace a pu être installée à la place de l’ancienne.
Jacques Viard pensait que le chantier serait terminé fin juillet, mais l’ampleur du travail à réaliser s’est avérée plus importante. Normalement, s’il ne rencontre pas de souci particulier l’on pourra admirer l’ensemble des travaux fin août.
Le gros œuvre est actuellement la verrière. Elle était en bois avant, elle sera maintenant constituée de douze panneaux composés de vitraux (400 petits triangles seront nécessaire), ils ne sont pas tous colorés afin que l’on puisse voir par transparence les vitraux de façade (ceux-ci seront la dernière étape de rénovation). Les vitraux sont à peu près tous égaux environ 70 cm de côté, la verrière terminée mesurera 2 m sur 3 m 50. Jacques Viard pense qu’au début de la construction de l’église la verrière n’existait pas, cet endroit était probablement une tribune, peut-être pour une chorale ? Et pour des questions de température, afin couper le vent et la fraîcheur à l’intérieur, ce panneau a été installé sûrement dans les années 1950 d’après le bois utilisé.
Cinq statues viennent aussi d’être rénovées. Deux se trouvent au niveau de l’escalier qui monte dans la tour qui conduit à la verrière. Ces deux statues ont été entièrement redorées, elles sont en bois et datées du XVIIIe siècle, elles représentent d’un côté Marie terrassant le dragon et de l’autre un évêque, on ne sait pas lequel. D’après Jacques Viard, c’est un grand classique que de trouver des statues d’évêque dans les églises. On n’en connaît pas l’origine, étant donné que l’église actuelle de Bourg date du XIXe siècle, mais ces deux statues proviennent probablement de l’ancienne église détruite avant la construction de l’actuelle. A l’époque, les statues n’étaient pas en bois massif : il s’agissait de plusieurs morceaux assemblés et cloués, on le constate aisément en examinant les mains de la Vierge Marie.
Les trois autres se trouvent dans le baptistère : saint Jean-Baptiste baptisant le Christ, le Sacré-Cœur de Jésus et la Vierge Marie. Elles sont en terre cuite, c’était plus solide qu’en plâtre et plus cher. Elles sont démontables, on voit nettement sur le socle les cercles permettant la fixation des statues moulées. On remarque dans la main de saint Jean-Baptiste une coquille Saint-Jacques qui n’est pas un moulage en terre cuite, mais une vraie coquille. Avec humour, Jacques Viard précise : « Je ne sais pas si le contenant de la coquille a été mangé avant…» Ce qui est surprenant dans le baptistère c’est le rajout de la statue de Jésus. Cela signifie probablement que les deux statues de chaque côté du baptême de Jésus viennent d’ailleurs. On peut lire l’inscription suivante sur le socle de la Vierge : “Cacharel, Paris”.
Tous les lustres ont été remontés ces derniers jours, les pampilles et abats jour en verre manquants ont été entièrement fabriqués par Jacques Viard, dans son atelier installé chez lui, dans l’Indre.
Son “occupation” principale en ce moment est la mise en place des 400 triangles qui confectionneront la verrière avant la pose de celle-ci.
Jacques Viard se trouve bien installé dans l’église, et surtout il ne subit pas les caprices de la météo, la température est constante.
Il écoute de la musique tout en travaillant et fait des pauses lorsque les villageois viennent lui rendre visite, ou lui apporter une tasse de café.