La restauration se poursuit pour le château du Pailly

Patrimoine. L’Etat enchaîne les travaux de restauration du château du Pailly. Il s’agit de la dernière aile du bâtiment dont la charpente et la toiture seront totalement restaurées. A l’issue, la toiture du donjon sera également rénovée.

C’est la poursuite d’un chantier entamé en 2016. L’Etat propriétaire du château du Pailly a entrepris de lancer un lourd travail de rénovation de la toiture. Et le chantier qui a été lancé en mars va conclure une phase importante puisque l’ensemble des toitures et des charpentes auront été restaurées. Après l’aile Nord et la façade Ouest en 2016, les échafaudages ceinture maintenant l’aile sud. C’est un chantier à 950 000 € TTC qui est en cours. «Ce château est complètement incroyable. On a un donjon médiéval avec des douves qui a été refondu pendant les guerres de religion. On a conservé le donjon, les douves mais on l’a transformé en château à l’italienne pendant la Renaissance avec notamment un toi terrasse, puis un toit tuile au XVIIIe siècle. La question s’est d’ailleurs posée au ministère de la Culture si l’on devait restaurer pour retrouver les toits terrasses. Mais ici, ce n’est pas l’Italie pour le climat», explique Charlotte Hubert, architecte en chef des monuments historiques.

Lorsque les toits terrasses ont été abandonnés au profit d’une toiture adaptée aux conditions météo, celle-ci a subi par la suite «des modifications qui ont entraîné des désordres», souligne Charlotte Hubert. Ainsi, par exemple, les architectes avaient remarqué que les murs commençaient à faire le ventre là où se situent les arbalétriers. En fait, pour des raisons que l’on ignore, les entraits ont été sciés. Il s’agit de la poutre qui est la base du triangle formé par l’arbalétrier. Et forcement, Archimède et sa poussée ont fait leur œuvre.

Maçonnerie qui fait le ventre

Les maçons ont donc commencé par redresser la maçonnerie qui était en désordre. Puis les charpentiers ont posé des élingues en acier pour remplacer les entraits. C’est un premier travail de sécurisation qui a été réalisé. Un travail avec un impératif : conserver au mieux l’existant. Chaque pièce de la charpente fait partie de l’histoire du château. Et Charlotte Hubert souhaite transmettre cette pièce du patrimoine de la Renaissance dans l’état le plus proche possible de sa création.

Reste la couverture de l’aile Sud. «Il est très difficile de savoir comment elle était couverte, d’autant qu’il y avait un toit terrasse avant. On a découvert des morceaux de tuiles sous les combes qui a permis de comprendre qu’elle tuile était utilisée», indique Charlotte Hubert. Pour les deux toits déjà restaurés, ce sont des tuiles composées de trois teintes différentes ayant chacune deux nuances qui ont été utilisées.

A la suite de ce chantier, les ouvriers déplaceront l’échafaudage pour s’attaquer à la chapelle, une tour ronde, dernier élément de ce vaste programme de rénovation, lancé en 2003.

Ph. L.