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La résistance de Mertrud : Lucien et Marcel Fézandelle, Maurice Launois

Marcel Fézandelle, en 1940.

Lucien Fézandelle, né le 27 janvier 1894, était bûcheron dans les bois de Mertrud. Glorieux combattant de la grande guerre, il avait été plusieurs fois cité pour son courage et décoré de la Croix de guerre et de la Médaille de la Victoire. Réformé pour raisons de santé en 1939, il n’est pas appelé au combat. Mais, il va trouver l’occasion de manifester encore son engagement patriotique.

Quand à la mi-juin 1940, l’armée allemande occupe la région, de nombreux soldats de notre armée en déroute se réfugient dans les bois. Lucien Fézandelle leur apporte son aide, allant jusqu’à héberger un soldat de l’armée d’Afrique. Dénoncé, il est arrêté et emprisonné dans l’usine Champenois au Clos Saint-Jean à Saint-Dizier où sont déjà incarcérés 6 à 7 000 prisonniers de guerre français. Le vaillant soldat de 14 -18 décide de s’évader ; il s’échappe en tentant d’étrangler une sentinelle allemande. Rattrapé, il est abattu sur place le 1er juillet 1940. Enterré sans sépulture près de l’usine, il sera exhumé plus tard et inhumé au cimetière de La Noue dans le carré militaire. Il est le premier résistant fusillé par l’ennemi en Haute-Marne.

Marcel Fézandelle, né le 8 mars 1921 est le fils unique de Lucien et Germaine. Il quitte Mertrud en 1937 pour se fixer avec sa mère près de son lieu de travail, au chantier naval, à Le Trait, près de Rouen, en Seine-Inférieure (aujourd’hui Seine-Maritime), où il est traceur de coques de navire. Il devient militant aux Jeunesses communistes, mouvement politique interdit dès septembre 1939.

Dénoncé, il est arrêté le 11 novembre 1940 et condamné à 8 mois de prison. Il est incarcéré d’abord à Rouen, puis Compiègne, puis à la prison du Cherche-Midi à Paris, sans doute destiné à la déportation en Allemagne. Mais un attentat se produit à Paris contre l’occupant le 28 novembre 1941 et de terribles représailles sont organisées. Marcel fera partie des 75 otages fusillés au Mont- Valérien le 15 décembre 1941, à l’âge de 20 ans, un an et demi après son père.

La lettre qu’il écrit à sa mère la veille de son exécution est bouleversante de maturité et de courage : « Ma pauvre chère bonne Maman…je serai fusillé quand tu liras cette lettre… je dis avec courage «adieu» ma bonne maman, adieu la vie, l’amour, les amis et les plaisirs de la terre…Ton fils n’a pas peur de la mort, sois vaillante pour affronter la vie en face…Courage ! »

Si les Fézandelle de par leur lien familial et leurs personnalités, sont remarquables, on ne peut évoquer la résistance à Mertrud sans citer le troisième fusillé du village, Maurice Launois, prisonnier évadé puis résistant dans les bois de Mathons. Il fut l’un des quatre maquisards tombés sous les balles ennemies, à l’âge de 26 ans, lors de la tragédie de la ferme des Bons Hommes à Mathons le 10 août 1944. La ferme fut incendiée pour complicité avec la résistance, et Bernard Douillot, le jeune fils des agriculteurs y fut abattu à l’âge de 10 ans.

Texte rédigé à partir des écrits de Jean-Marie Chirol, du Club Mémoires 52.

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