La résidence Victor Hugo dans un état misérable

Les habitants de la résidence Victor Hugo à Chaumont n’en peuvent plus de l’humidité. Des balcons noyés, des infiltrations à la pelle, des murs engorgés. Depuis plusieurs années, les habitants se heurtent à l’inaction de leur bailleur, Chaumont Habitat.

La retraite a un goût amer pour monsieur Duhaut et son épouse, résidants au 47 de la rue du Bassigny, au cœur de la résidence Victor Hugo. « Cela fait une dizaine d’années que tout se dégrade, on a peur pour notre santé », déclare le couple. A leurs côtés, une voisine, madame Agriesti, demeurant au 66 de la même rue et rencontrant les mêmes nuisances « J’ai vu, chez certains, des murs complétement noircis, et ça sent mauvais », admet-elle.

Dans la résidence Victor Hugo on se sert les coudes et on espère, mais la patience a ses limites. Douze foyers sont concernés par de multiples infiltrations d’eau. La configuration des bâtiments (toits plats) font que les balcons des uns sont les toits des autres, et ils sont plein d’eau : « rien ne s’évacue, c’est une mare aux canards. A force, ça imprègne les murs, les plafonds. On ne peut plus disposer de nos extérieurs, les balcons sont condamnés. Ca fait trois fois en dix ans que je repeins l’appartement moi-même et à mes frais. L’eau s’infiltre au niveau des plafonniers, on n’allume plus la lumière. On subit l’odeur, et j’ai peur des conséquences respiratoires. La dernière fois que j’ai contacté le bailleur par téléphone, vingt-deux minutes de mise en attente, et puis rien », conclut monsieur Duhaut. Ce dernier n’est qu’un exemple parmi tant d’autres rue du Bassigny.

Températures très limites rue Ampère

Rue Ampère, numéro 31, chez Chaumont Habitat, là-encore, ça grogne. Les relevés affichent 14 degrés dans les communs, 17 dans les appartements, par une température extérieure de 7 degrés. Quand le mercure descend en dessous de zéro, c’est la dégringolade. Les joints de fenêtres sont pour la plupart fortement dégradés. Une pétition, lancée par le locataire Jean-Louis Bidault, a récolté plus de cinquante signatures. La porte d’entrée, privée de ferme-porte (ou groom) claque lourdement plusieurs dizaines de fois jour et nuit, ce qui incommode notamment – et plus particulièrement, les locataires du rez-de-chaussée.

Contacté au sujet de ces deux dossiers, Sébastien Agnus, directeur général adjoint à l’OPH Chaumont Habitat, répond :  » Le logement 34 rue du Bassigny subit en effet des infiltrations par la toiture dont l’origine a été identifiée par notre prestataire fin novembre. Malheureusement, les conditions météorologiques ne permettent pas à notre prestataire d’intervenir de manière pérenne ». Pas de réponse concernant le 47 rue du Bassigny, ni pour le 31 rue Ampère.

Elise Sylvestre